Mettre en activité, c'est parfois lutter contre l'apathie des élèves...
Christophe est un jeune enseignant qui vient de prendre son poste. Il s'occupe d'une classe de première de quinze élèves souvent perturbateurs. Au début de la deuxième leçon d'EPS (sur un cycle de sept leçons de badminton), il demande des volontaires pour mener l'échauffement. Devant le silence des élèves, il décide de prendre lui-même en main l'échauffement, estimant que la désignation de volontaires risque de perturber la leçon : « Je pressens que la situation peut déraper... ».
Son pressentiment repose sur deux indices : l'apathie des élèves assis devant lui et le souvenir d'une négociation difficile avec eux dans des circonstances similaires : « J'ai un souvenir cuisant... On a perdu dix minutes et moi pas mal d'énergie pour les recadrer ensuite... ». C'est le souvenir de cet événement inconfortable qui l'incite à interrompre sa sollicitation et à conduire lui-même l'échauffement. Il conserve ainsi la maîtrise de la classe en évitant de donner la parole et des responsabilités aux élèves. Sa décision s'appuie sur la conviction que la maîtrise de l'action des élèves en début de leçon est déterminante.