Ressources numériques en Activités Physiques Adaptées

Pourquoi un test intermittent ?

Ce test répond, par son intermittence, aux caractéristiques des élèves obèses d'une part et aux enjeux de prise en charge par l'activité physique adaptée d'autre part.

En effet, du point de vue de l'élève, l'intermittence, les repères explicites, l'aisance initiale de début de test, la vitesse élevée qu'il permet, sont autant de points favorisant l'investissement dans le test.

Du point de vue du programme, une prise en charge spécifique par l'exercice intermittent permet de résoudre des difficultés cliniques récurrentes : le manque de motivation pour les activités physiques cycliques continues (marche, course à pied, pédalage, nage etc.), l'arrêt précoce de l'exercice continu par une fatigue précoce due à la charge pondérale, les douleurs, frottements et inflammations provoquées par la répétition des gestes de locomotion cyclique longue etc. Avec un volume réduit et une efficacité comparable, l'effort intermittent autorise une intensité accrue de l'exercice (i.e. Mc Kay et al. 2009[1]).

Ainsi, si la prescription d'exercices continus au lipoxmax ( Brooks & Mercier, 1994[2]) a longtemps visé la consommation de graisses (lipolyse) à l'effort aigu, nous savons aujourd'hui qu'un effort intermittent intense (au-delà du 2ème seuil ventilatoire) de volume plus réduit occasionne la même lipolyse post-exercice en remboursement des sucres consommés pendant l'effort intense (i.e. Folch et al. 2001[3]). En d'autres termes, les répercussions sur la consommation des graisses seront identiques lors d'un effort intermittent intense de volume jusqu'à deux fois plus réduit en comparaison avec un exercice continu et long d'intensité modérée. Le mécanisme est simple : lors de l'effort modéré, le métabolisme des graisses fournit l'énergie utile au muscle ; lors de l'effort intense, les sucres procurent les besoins musculaires en énergie pendant l'exercice alors que la consommation des graisses se fait à la récupération pour rembourser les sucres consommés. Le milieu du fitness nomme cette lipolyse post-exercice « l'after-burn ».

  1. McKay, B. R., D. H. Paterson, and J. M. Kowalchuk. Effect of short-term high-intensity interval training vs. continuous training on O2 uptake kinetics, muscle deoxygenation, and exercise performance. J Appl Physiol. 2009, 107: 128-38
  2. Brooks GA, Mercier J. Balance of carbohydrate and lipid utilization during exercise: the "crossover" concept. J Appl Physiol. 1994 ;76(6):2253-61. Review
  3. Folch N., Peronnet F., Massicotte D., Duclos M., Lavoie C. and Hillaire-Marcel C. Metabolic response to small and large 13C-labelled pasta meals following rest or exercise in man. British Journal of Nutrition, 2001, 85, 671-680
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