7  -  Bilan étiologique des troubles de la miction


Voir tableau 1, et figures 5 - 6 - 7.

Risques évolutifs de la dysurie

    • Rétention aiguë d’urine.
    • Insuffisance rénale.
    • Rétention chronique.
    • Mictions par regorgement.
    • Infections urinaires récidivantes.
    • Calculs vésicaux.

Tableau 1: Bilan étiologique des troubles de la miction
Troubles mictionnelsDysuriePollakiurie/urgenturie
Clinique
  • retard au démarrage
  • faiblesse du jet
  • poussée abdominale
  • augmentation du temps de miction avec parfois miction en 2 temps
  • sensation de vidange incomplète
  • gouttes retardataires
N.B : se méfier d’un tableau de globe chronique avec miction par regorgement et fuites.
  • pollakiurie
  • urgenturies (impériosités)
  • brûlures mictionnelles
Interrogatoire
  • signes fonctionnels urinaires associés (urgenturie, pollakiurie, syndrome d’hyperactivité vésicale)
  • brûlures mictionnelles et ± hématurie si prostatite
  • questionnaires de symptômes : Score IPSS+++ (International Prostate Score Symptom)
  • questionnaires de qualité de vie
  • Importance du calendrier mictionnel pour différencier de la polyurie++
  • Faire préciser l’importance des symptômes et le retentissement psychosocial
Examen physique
  • toucher rectal à la recherche d’une prostate volumineuse et/ou douloureuse (prostatite)
  • toucher rectal++
  • recherche de globe vésical
  • examen neurologique
Paraclinique
  • débitmétrie (fig. 21.5) : recommandée
  • mesure échographique du résidu post-mictionnel+++ recommandée : (débit max ≤ 15 mL/s en faveur d’un syndrome obstructif)
  • BU ± ECBU recommandé : à la recherche d’infection urinaire (prostatite ?)
  • ionogramme sanguin, urémie, créatininémie : recherche d’insuffisance rénale chronique en cas de rétention vésicale chronique
  • fibroscopie urétrovésicale non systématique : recherche de prostate volumineuse et obstructive, sténose urètre, tumeur vessie ou lithiase…
  • échographie réno-vésico- prostatique non systématique : dilatation pyélocalicielle, dysmorphie vésicale, volume prostatique
  • UCRM (= urétrocystographie rétrograde et mictionnelle) non systématique : vessie de lutte en arbre de Noël
  • calendrier mictionnel        
  • ECBU++ (prostatite ?)
  • échographie vésico-rénale et prostatique (taille prostate, tumeur ou calcul vésical, caillots, résidu post mictionnel)
  • fibroscopie urétro-vésicale : recherche d’anomalie de l’urètre (sténose, corps étranger) et de la vessie (calcul, tumeur, corps étranger, vessie de lutte)
  • cytologie urinaire : recherche de cellules anormales tumorales
  • UCRM : recherche de résidu post mictionnel, obstacle sous vésical, vessie de lutte
  • bilan urodynamique si pathologie neurologique ou absence d’étiologie évidente
Étiologies


1. Obstruction sous-vésicale  :

  • hypertrophie bénigne de prostate
  • cancer de prostate
  • prostatite
  • maladie du col vésical, sclérose du col
  • sténose de l’urètre
  • calcul enclavé dans l’urètre
  • corps étranger de l’urètre
  • tumeur utérine, ovarienne
  • prolapsus génital
1. Vésicales :
  • pariétales :
    • cystites infectieuses (penser au BK) parasitaire (bilharziose)
    • cystite radique
    • cystite interstitielle (syndrome douloureux de vessie)
    • cystite chimique (postchimiothérapie endovésicale)
  • corps étranger : fil chirurgical
  • calcul
  • tumeur papillaire ou carcinome in situ
  • rétention vésicale chronique : vidange incomplète donc mictions plus fréquentes
2. Vessie neurogène :

  • centrale :
    • traumatisme médullaire
    • sclérose en plaques
    • maladie de Parkinson
  • périphérique      
    • syndrome de la queue-de-cheval
    • diabète
    • éthylisme chronique
2. Sous-vésicales :
  • hyperplasie bénigne de prostate+++
  • prostatite aiguë ou chronique
  • sténose urétrale
  • maladie du col…
3. Causes fonctionnelles :

  • vessie « claquée » après distension vésicale (volumineux globe)
  • dysurie réflexe secondaire à une pathologie anorectale (hémorroïdes, fécalome)
3. Neurologiques :
  • traumatisme médullaire
  • sclérose en plaques
  • maladie de Parkinson
  • etc...
4. Causes médicamenteuses :

  • parasympatholytiques
  • alphastimulants
4. Autres :
  • pathologies infectieuses de contact : sigmoïdite, salpingite, péritonite…
  • grossesse
  • compression extrinsèque tumorale
  • psychogène : comportement obsessionnel ou phobique
Figure 5 : Exemple de courbe de débitmétrie pathologique avec poussées abdominales
D’après S. Boujnah, Comment interpréter un bilan urodynamique, Réalités en gynéco-obstétrique, n° 142, janvier 2010.
Figure 6 : Fibroscopie vésicale : vessie de lutte avec diverticules et colonnes musculaires
Figure 7 : Échographie vésicale : vessie de lutte remaniée avec diverticules
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