6  -  Examens complémentaires

6 . 1  -  Calendrier mictionnel


Il a pour objectif de recueillir sur plusieurs jours consécutifs les horaires et les volumes des mictions ainsi que la présence d’événements comme des fuites, urgenturies…

Il permet de distinguer pollakiurie et polyurie.

Il permet de diagnostiquer une inversion du rythme nycthéméral avec diurèse prédominante la nuit (personnes âgées, patients neurologiques).

Devant toute pollakiurie, il est impératif de réaliser un calendrier mictionnel. En effet, le calendrier mictionnel permet de différencier la pollakiurie nocturne (augmentation de la fréquence des mictions la nuit) d’une polyurie nocturne (augmentation de la diurèse nocturne par inversion du rythme nycthéméral).

6 . 2  -  Débitmétrie


La débitmétrie permet d’obtenir la courbe de débit mictionnel.

Le débit résulte de l’équilibre entre la contraction détrusorienne et les résistances urétrales.

Un Qmax normal est supérieur à 20–25 mL/s pour un volume de miction au moins équivalent à 150 mL.

L’aspect de la courbe normale est en forme de cloche (figure 2).

Figure 2 : Exemple de courbe de débitmétrie : débitmétrie normale en cloche
D’après S. Boujnah, Comment interpréter un bilan urodynamique, Réalités en gynéco-obstétrique, n° 142, janvier 2010.

6 . 3  -  Échographie vésicale post-mictionnelle


Elle est associée dans tous les cas à la débitmétrie, ce qui permet d’évaluer le volume d’urine résiduel après la miction.

6 . 4  -  Fibroscopie urétrovésicale


En cas de dysurie, la fibroscopie permet d’objectiver un obstacle sous-vésical (hypertrophie bénigne de prostate, sténose de l’urètre) et elle permet d’apprécier son retentissement (vessie de lutte).

En cas de pollakiurie/urgenturie, la fibroscopie permet d’objectiver l’étiologie de l’irritation vésicale (tumeur, lithiase ou cystite infectieuse, chimique, radique, interstitielle). Elle permet également de rechercher un obstacle sous-vésical associé à l’origine des symptômes.

6 . 5  -  Bilan urodynamique


Outre la débitmétrie, le bilan urodynamique comprend :

  • une cystomanométrie (figure 3) qui mesure les variations de pressions vésicales au cours du remplissage et permet de renseigner sur la capacité vésicale fonctionnelle, la compliance vésicale (faculté à se remplir sans augmenter ses pressions), la sensibilité vésicale (les besoins : B1 = premier besoin, B2 = besoin pressant, B3 = besoin urgent) et enfin la contractilité vésicale en recherchant des contractions anarchiques non inhibées dans le cadre d’une hyperactivité vésicale ;
  • une profilométrie urétrale (figure 4) qui permet de mesurer les pressions en chaque point de l’urètre, la longueur fonctionnelle de l’urètre et d’apprécier la stabilité urétrale ;
  • une électromyographie qui n’est pas systématique mais qui permet d’étudier l’activité du sphincter strié urétral et la synergie vésico-sphinctérienne couplée à la cystomanométrie.
Figure 3 : Modifications morphologiques et évolution des paramètres urodynamiques du sphincter strié urétral, pression urétrale maximale (PU) et pression vésicale (PV) pendant les phases de remplissage, prémictionnelle et mictionnelle EMG : électromyogramme
D’après Buzelin J.-M., Urodynamique. Bas appareil urinaire. Paris : Masson, 1984.
Figure 4 : Courbe de profilométrie urétrale chez la femme
D’après J.F. Hermieu, Recommandations pour la pratique de l’examen urodynamique dans l’exploration d’une incontinence urinaire féminine non neurologique. Prog Urol 2007 ; 17,6. 1264–1284, suppl. 2.
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