5  -  Cryptorchidie

5 . 1  -  Définition


Il s’agit d’une anomalie de migration embryologique du testicule. Elle correspond à un arrêt de migration sur le trajet normal entre l’aire lombaire et le scrotum. Le plus souvent unilatérale, elle peut être bilatérale.

Elle est à distinguer de l’ectopie testiculaire (testicule en dehors du trajet physiologique de migration). L’incidence des testicules cryptorchides est plus importante chez les nouveau-nés prématurés. Dans plus de 50 % des cas, le testicule descend dans les 6 premiers mois de vie et la majorité dans la première année de vie. La présence de deux testicules en position normale doit être recherchée à la naissance et consignée dans le carnet de santé.

5 . 2  -  Signes cliniques


Au cours de l’examen clinique, on note qu’il est impossible de palper le testicule dans la bourse. Le testicule est parfois palpable à l’orifice inguinal.

Il faut évaluer le volume du testicule ectopique (atrophie ?) et rechercher une hypertrophie controlatérale compensatrice.

En cas de cryptorchidie bilatérale, il faut rechercher un hypospadias ou un micropénis (ambiguïté sexuelle) . Le testicule est parfois très mobile chez l’enfant et il peut facilement remonter en dehors de la bourse. Si l’abaissement manuel se fait facilement et sans tension, il s’agit alors d’un testicule oscillant et non d’une cryptorchidie.

5 . 3  -  Complications


La cryptorchidie peut se compliquer de :

  • d’un cancer du testicule  (risque relatif de 30 à 40), surveillance et diagnostic difficile en cas de testicule cryptorchide. Même après abaissement testiculaire, le risque de cancer testiculaire reste plus élevé que dans la population générale ;
  • d’une torsion du cordon spermatique méconnue ;
  • d’une infertilité, la température abdominale n’étant pas adaptée et trop élevée pour le développement testiculaire. Le risque n’est réel qu’en cas de cryptorchidie bilatérale et est d’autant plus élevé que les testicules sont abaissés tardivement ;
  • d’une hernie inguinale souvent associée (persistance du canal péritonéo-vaginal).

5 . 4  -  Examens complémentaires


Le diagnostic est clinique, les examens complémentaires servent à localiser le testicule lorsqu’il n’est pas palpable. L’échographie et TDM abdomino-pelviennes sont les plus utilisées. En cas de négativité, une laparoscopie abdominale exploratrice est parfois préconisée.

5 . 5  -  Prise en charge


Elle se fait à partir de l’âge de 1 an. Le traitement hormonal par injection intramusculaire d’hCG n’est plus recommandé chez l’enfant de moins de 4 ans. Il faut informer le patient et les parents du risque de récidive, du risque de lésion possible du canal déférent et du risque d’atrophie testiculaire.

Le traitement de référence est chirurgical. Plusieurs situations sont possibles :

  • soit le testicule cryptorchide est palpable et on réalise alors un abaissement testiculaire par voie inguinale avec fixation par voie scrotale ;
  • soit le testicule cryptorchide n’est pas palpable, et on commence alors l’intervention par une laparoscopie exploratrice à la recherche du testicule. S’il s’avère que le testicule est retrouvé très atrophique, on peut discuter une orchidectomie. Si le testicule est de taille satisfaisante et bas situé, il est abaissé en un temps. Si le testicule est très haut situé, l’abaissement se déroule en deux temps : ligature première des vaisseaux spermatiques puis abaissement secondaire par voie inguinale.

La chirurgie de la cryptorchidie ne doit pas s’envisager avant l’âge d’un an.

Puis l’abaissement chirurgical doit être réalisé afin de limiter le risque d’infertilité et de cancer du testicule.

Le recueil du consentement parental après informations des risques de la chirurgie est obligatoire chez les mineurs.

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