- Pré-requis et Objectifs
- Cours
Orientation
Une hospitalisation est nécessaire pour initier le traitement et prendre en charge d’éventuelles complications.
Corticothérapie
La corticothérapie est le traitement majeur du SNI.
Le traitement adjuvant à la corticothérapie est habituellement proposé.
Il peut comporter une supplémentation en vitamine D et en calcium. Il n’est pas recommandé de prescrire de manière systématique un protecteur gastrique ou une supplémentation en potassium.
Traitement symptomatique
Prévention et traitement des thromboses
Les thromboses sont cause de mortalité et de morbidité.
Il faut donc savoir les prévenir, et pouvoir confirmer leur diagnostic en cas de suspicion clinique.
Les mesures générales de prévention des thromboses sont :
Le recours à un traitement antithrombotique préventif (pour le choix duquel il n’y a pas de consensus entre héparine de bas poids moléculaire et acide salicylique) est indiqué largement dans les situations à risque :
Le traitement curatif des thromboses avérées repose sur l’héparinothérapie et parfois l’antithrombine III.
Prévention et traitement des complications infectieuses
Aucun traitement anti-infectieux ne doit être entrepris à titre préventif.
En cas de fièvre, un examen clinique rigoureux doit rechercher une complication bactérienne du SN et une antibiothérapie probabiliste par ceftriaxone ± aminoside doit être débutée après avoir réalisé les prélèvements bactériologiques adéquats.
La pratique des vaccinations doit être évaluée avec rigueur.
Les vaccins tués peuvent être administrés à tout moment. La vaccination pneumococcique est particulièrement recommandée. Les vaccins vivants sont contre-indiqués tant que l’enfant reçoit une corticothérapie ou un traitement par immunosuppresseurs.
Corticothérapie et mesures associées. Restriction hydrosodée.
Prévention et traitement des thromboses et des infections (pneumococciques).
Suivi de l’enfant
Il convient de réaliser une BU quotidienne lors des poussées de SN.
La protéinurie disparaît habituellement en 1 à 2 semaines de corticothérapie. Aucun examen biologique n’est justifié si la BU est négative et en l’absence de circonstances particulières (surveillance de traitements médicamenteux, complications).
Après le retour à domicile, la tenue d’un carnet consignant le poids, le nombre de croix de protéinurie à la BU (1–2 fois/semaine), les événements cliniques éventuels (œdèmes, épisodes infectieux) et les doses de corticoïdes est utile.
L’éducation thérapeutique est essentielle. Le mécanisme de la maladie, ses complications et les modalités de sa prise en charge doivent être expliqués à l’enfant et à ses parents. Il convient de dépister la survenue de rechutes du SN, de complications liées au SN et aux traitements.
Si une corticothérapie prolongée est nécessaire, il est essentiel de surveiller la croissance staturale (tous les 3 mois), la survenue de vergetures, l’IMC, la densité osseuse et l’examen ophtalmologique à la recherche d’une cataracte (1 fois/an).
Une prise en charge à 100 % et un éventuel PAI seront mis en place.
Évolution de la maladie
La réponse à la corticothérapie est le principal élément pronostique :
Une rechute est définie par une protéinurie s’accompagnant d’un SN clinique et/ou biologique, ou par la persistance d’une protéinurie isolée de durée > 3 semaines.
La corticodépendance est définie par la récidive de rechutes survenant dès l’arrêt ou dans les 3 mois suivant l’arrêt des corticoïdes, ou par la nécessité du maintien d’une certaine dose seuil lors de leur décroissance.
Dans tous les cas, il est nécessaire d’évaluer le niveau de l’observance thérapeutique et/ou l’éventualité d’une pathologie iatrogène.
À long terme, une protéinurie massive et prolongée peut induire des complications spécifiques : dénutrition, ralentissement de la croissance staturale, ostéoporose, anémie hypochrome, anomalies de la pharmacocinétique des médicaments liés à l’albumine.
Suivi : clinique et BU pour dépistage des rechutes, éducation thérapeutique.
Au cours du suivi, il est fréquent d’observer une protéinurie transitoire lors d’infections banales. La corticothérapie ne sera indiquée qu’en cas de rechute avec protéinurie persistante et œdèmes.
Dans les formes multirécidivantes et corticodépendantes, d’autres lignes thérapeutiques peuvent être proposées. Il convient d’apprécier une intoxication stéroïdienne (ralentissement statural, obésité, vergetures, cataracte) et de proposer éventuellement une alternative thérapeutique visant à diminuer le besoin en prednisone, à espacer les rechutes, et parfois à restaurer un certain degré de corticosensibilité.
Les alternatives thérapeutiques possibles sont le lévamisole, le mycophénolate mofetil (Cellcept®), le cyclophosphamide (Endoxan®), la ciclosporine (Néoral®) et le rituximab (Mabthéra®). L’utilisation de ces traitements ne fait l’objet d’aucun consensus et relève d’une équipe spécialisée de néphrologie pédiatrique.
En cas de corticorésistance, la ciclosporine associée à de faibles doses de prednisone est susceptible d’induire une rémission prolongée. L’insuffisance rénale terminale reste néanmoins fréquente (50 % des cas) et expose à des risques de récidives après greffe.
Lignes thérapeutiques du ressort de spécialistes.