Avant de commencer…

C’est une pathologie infectieuse virale très fréquente chez le nourrisson.

Le diagnostic est exclusivement clinique.

Les situations d’urgence sont liées à la sévérité des symptômes et aux risques liés au terrain.

L’attitude thérapeutique répond à un rationnel encore discuté malgré les conclusions de la dernière conférence de consensus (2000), auxquelles il convient à l’étudiant de se rapporter pour l’ECN.

Elle repose actuellement avant tout sur des mesures symptomatiques (désobstructions rhinopharyngées et fractionnement alimentaire), et sur des mesures d’hygiène pour la prévention des transmissions en milieu hospitalier.

La prise en charge est le plus souvent ambulatoire, avec des consignes de surveillance délivrées aux parents sur les signes devant conduire à une nouvelle évaluation médicale.

1  -  Pour bien comprendre

1 . 1  -  Définition


Le terme de bronchiolite englobe l’ensemble des bronchopathies obstructives.

Chez le nourrisson, elle est essentiellement d’origine infectieuse et liée le plus souvent au virus respiratoire syncytial humain (VRS).

La bronchiolite aiguë du nourrisson est à bien connaître pour la pratique médicale et l’ECN. L’attitude codifiée concerne le 1er épisode de cette affection (consensus de 2000).

La répétition des épisodes (au moins 3) définit l’asthme du nourrisson. La prise en charge diagnostique et thérapeutique est alors modifiée, elle est détaillée dans le chapitre Asthme (chapitre 32).

1 . 2  -  Épidémiologie


Cette pathologie infectieuse virale concerne par définition les nourrissons, particulièrement ceux âgés entre 2 et 8 mois. Le pic épidémique est hivernal.

Elle est hautement contagieuse et constitue un problème de santé publique. On évalue à 460 000 le nombre de nourrissons concernés par an (soit 30 % des nourrissons).

Le VRS est l’agent infectieux principal (60–70 %).

D’autres virus peuvent être identifiés, notamment le rhinovirus (environ 20 %), le virus parainfluenzae, le virus influenzae (grippe), le métapneumovirus, le coronavirus, et l’adénovirus.

1 . 3  -  Physiopathologie


La contamination est interhumaine, favorisée par la mise en collectivité.

Le VRS se transmet soit directement par les sécrétions contaminées, soit indirectement par les mains ou le matériel souillé. L’incubation est de 2 à 8 jours.

Une rhinopharyngite aiguë peu fébrile inaugure souvent l’infection à VRS. Dans environ 20 % des cas, cette rhinopharyngite se complète d’une atteinte bronchiolaire, responsable d’une dyspnée.

La multiplication virale débute dans les cellules des voies aériennes supérieures. Le VRS se localise et se multiplie ensuite dans les cellules épithéliales des bronchioles.

L’obstruction des voies aériennes, à la fois endoluminale (bouchon muqueux) et murale (inflammation pariétale) entraîne un piégeage de l’air, et contribue à un sifflement expiratoire souvent audible (wheezing). Un spasme bronchique par contraction musculaire lisse peut être présent, mais n’a qu’un rôle mineur dans les mécanismes de l’obstruction.

L’élimination du virus se prolonge sur 3 à 7 jours, parfois jusqu’à 4 semaines.

Infection virale (VRS surtout), épidémique et saisonnière, contagieuse.

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