2 . 3  -  Diversification de l’alimentation


La diversification alimentaire est définie comme l’introduction d’aliments autres que le lait dans l’alimentation du nourrisson, qu’il s’agisse du lait maternel ou d’une préparation pour nourrissons.

La diversification représente l’introduction de nouveaux goûts, de nouvelles textures, de nouvelles couleurs et de nouvelles odeurs qui vont rapprocher progressivement l’alimentation du nourrisson de l’alimentation omnivore de l’enfant et de l’adulte. La maturation neurosensorielle permet à l’enfant de se saisir de la nourriture, de la porter à la bouche, de la mastiquer et de s’approprier les aliments dans leur diversité.

La diversification ne doit pas être débutée avant l’âge de 4 mois, en raison du risque d’allergie, mais pas après l’âge 6 mois, car le lait seul, qu’il s’agisse du lait maternel ou d’une préparation pour nourrissons, ne permet plus alors de couvrir les besoins nutritionnels.

Rien ne justifie plus aujourd’hui de retarder la diversification alimentaire chez les enfants à risque d’allergie, en particulier l’introduction des aliments réputés allergisants (œuf, poisson, arachide, fruits exotiques). L’introduction du gluten doit être faite en petites quantités entre 4 et 7 mois révolus, idéalement alors que l’enfant est encore allaité.

Il n’existe aucune règle scientifiquement démontrée pour la réalisation pratique de la diversification alimentaire.

Les recommandations doivent tenir compte de nombreux facteurs : le pays, la période, les conditions socioculturelles et économiques et les habitudes alimentaires de la famille, la place de l’enfant dans la fratrie, le couple mère-enfant, le poids des générations précédentes dans la famille, la mode…

Il est recommandé d’introduire progressivement les nouveaux aliments, en commençant habituellement en France par les fruits et les céréales vers l’âge de 4–5 mois, les légumes vers 5–6 mois, alors que l’œuf, la viande, le poisson sont habituellement proposés à partir de 6 mois, mais peuvent l’être dès 4 mois si c’est le souhait de la famille.

Il est utile toutefois de souligner quelques principes fondamentaux de la diversification afin d’éviter les erreurs nutritionnelles fréquemment rencontrées.

Une diversification trop précoce et trop rapide risque de faire diminuer la quantité de lait de l’alimentation, au risque de ne pas couvrir les besoins en calcium, en fer et en AGE si le nourrisson ne reçoit pas au moins 500 mL d’équivalent de lait (lait maternel ou préparation de suite) ou de produits laitiers jusqu’à l’âge de 1 an.

La diversification alimentaire est progressive, faite de présentations successives, de souplesse et d’adaptation aux goûts et à l’appétit de l’enfant, sans jamais imposer mais en proposant de manière agréable. L’évolution porte essentiellement sur les quantités proposées et la consistance, autorisant l’utilisation de la petite cuillère à la place du biberon, tout en variant le plus possible les saveurs, les couleurs et les textures. Chaque nouvel aliment (céréales, légumes et fruits, laitages divers et fromages, viandes et poissons, œufs) est introduit selon une séquence variable non établie. Pour les fruits et légumes, il est préférable de proposer un nouveau fruit ou légume par jour, afin que l’enfant apprenne le goût particulier de chaque fruit.

Ne pas débuter la diversification avant 4 mois ni après 6 mois. Le gluten doit être introduit en petites quantités entre 4 et 7 mois, idéalement alors que le nourrisson est encore allaité par sa mère.

Un nourrisson à risque d’allergie doit bénéficier idéalement d’un allaitement exclusif ou à défaut d’une alimentation par une préparation HA jusqu’à la diversification, qui ne doit pas être retardée.

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