Avant de commencer…

Le nourrisson doit avoir une alimentation lactée exclusive jusqu’à l’âge de 4–6 mois.

Celle-ci est idéalement constituée par l’allaitement maternel dont la promotion est indispensable.

La diversification alimentaire ne doit pas être débutée avant l’âge de 4 mois ni après l’âge de 6 mois.

Le gluten doit être introduit en petites quantités chez le nourrisson entre les âges de 4 et 7 mois, idéalement alors qu’il est encore allaité par sa mère, fût-ce de façon partielle.

Un nourrisson est dit à risque d’allergie lorsqu’il a au moins un parent du 1er degré (père, mère, frère ou sœur) allergique.

Il doit alors bénéficier idéalement d’un allaitement maternel exclusif ou à défaut d’une alimentation par une préparation hypoallergénique (HA) jusqu’à la diversification. La diversification ne doit pas être retardée ni modifiée dans ses modalités.

La supplémentation en vitamine D est systématique quel que soit le mode d’alimentation.

La supplémentation en vitamine K est nécessaire en cas d’allaitement maternel exclusif.

1  -  Alimentation : pourquoi ?

1 . 1  -  Rationnel

1 . 1 . 1  -  Définitions


Il faut distinguer les besoins nutritionnels, qui concernent un individu, et les apports nutritionnels conseillés (ANC), qui concernent une population dans son ensemble, dans le cadre d’une démarche de santé publique.

Le besoin nutritionnel minimal est la plus faible quantité d’un nutriment permettant de maintenir des fonctions physiologiques et un état de santé normal, tout en assurant une croissance optimale chez l’enfant et un poids stable chez l’adulte.

Le besoin nutritionnel moyen (BNM) résulte de l’observation de la consommation alimentaire spontanée de ce nutriment par un groupe d’individus en bonne santé, et correspond à la moyenne de leurs besoins individuels. Les besoins des individus constituant ce groupe se distribuent de part et d’autre de cette valeur moyenne, selon une courbe de Gauss.

Les ANC correspondent au BNM, auquel, sauf pour l’apport énergétique, sont ajoutés 2 écarts-types, marge de sécurité statistique permettant de prendre en compte la variabilité interindividuelle des besoins et ainsi de couvrir les besoins de la quasi-totalité de la population (97,5 % des individus). La valeur de l’écart-type est estimée à 15 % ; les ANC correspondent donc à 130 % du BNM.

Il faut insister sur le fait que, si pour un individu l’apport d’un nutriment est inférieur aux ANC, cela ne signifie pas pour autant qu’il ne couvre pas ses besoins pour ce nutriment. Le risque de carence pour un nutriment ne devient significatif que si l’apport de ce nutriment est inférieur au BNM (qui représente en règle générale 77 % des ANC). Les ANC doivent donc être considérés comme des références pour les populations mais comme de simples repères pour les individus.

1 . 1 . 2  -  Spécificités pédiatriques


Les besoins nutritionnels sont très variables d’un enfant à l’autre. Ils dépendent de l’âge, du sexe, de la vitesse de croissance, du développement pubertaire, de l’activité physique, ainsi que de caractéristiques génétiques et de l’environnement.

Les modalités d’alimentation du jeune enfant prennent en compte le niveau de développement des fonctions de déglutition, digestion et absorption intestinales, des capacités métaboliques, des fonctions immunitaires, et des capacités rénales d’épuration et de concentration-dilution.

Les ANC sont des repères pour les individus, correspondant à 130 % du BNM. Pour un individu, si l’apport en un nutriment est inférieur aux ANC, cela ne signifie pas pour autant qu’il ne couvre pas ses besoins.

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