Définition

Les histoplasmoses sont des mycoses dues à Histoplasma capsulatum dont il existe deux variantes : Histoplasma capsulatum var. capsulatum, agent de l’histoplasmose à petites formes ou « maladie de Darling » et l’Histoplasma capsulatum var. duboisii, agent de l’histoplasmose africaine à grande forme.

Ces deux histoplasmoses se distinguent par leur épidémiologie, leur symptomatologie clinique et l’aspect  de l’histoplasme dans le tissu infecté.

1  -  L’histoplasmose à Histoplasma capsulatum var. capsulatum

1 . 1  -  Introduction


L’histoplasmose à Histoplasma capsulatum var. capsulatum  est la plus fréquente et la plus redoutable des deux histoplasmoses. C’est la mycose opportuniste d’importation la plus rencontrée en France métropolitaine. Plus d’une dizaine de nouveaux cas par an, issus des zones d’endémies, sont décelés en France métropolitaine. Un tiers des observations provient de cas de sida.

1 . 2  -  Epidémiologie


Histoplasma capsulatum
var. capsulatum est un champignon dimorphique présent dans les sols enrichis en fientes d’oiseaux (pigeons, étourneaux, volailles, …) et en guanos de chauves-souris.

La contamination chez l’homme se fait par inhalation de spores aéroportées particulièrement abondantes dans les endroits confinés comme les grottes et  galeries-tunnels (habitées par des chauves-souris) ou en zone rurale, fermes, silos, pigeonniers, élevages intensifs de volailles (poulets).

Les régions d’endémie sont les Etats-Unis (Etats du centre, du Nord et de l'Est), l’Amérique centrale et du Sud, en l’Afrique intertropicale, du Sud, l’Asie et l’Océanie (notamment la Nouvelle-Calédonie)

 L’histoplasmose à H. capsulatum est absente sur le continent européen sauf dans un foyer en Italie (région de l’Emilie-Romagne).

Figure 1 : Principaux foyers de l'histoplasmose à H. capsulatum

La majorité des cas aux USA proviennent des régions du Middle West (Missouri, Kentucky, Tennessee, Ohio, Michigan, Viscontin, Indiana et Mississipi).
L’histoplasmose se rencontre aussi en Amérique centrale (Mexique, Guatemala, Honduras), aux Caraïbes, aux Antilles (Martinique, Guadeloupe) et en Amérique du sud Guyane Française, Vénézuéla, Brésil, Argentine..). En  Asie la maladie est répandue à Java, aux Philippines, au Japon, au Viêt-Nam. En Océanie elle est présente surtout en Nouvelle-Calédonie, en Nouvelle-Guinée, en Australie.

La transmission humaine se fait par voie respiratoire. Il n’y a pas de contamination interhumaine. Des petites épidémies surviennent lors de la destruction de pigeonniers, poulaillers, du creusement d’un puit, percement d’un tunnel ou encore de démolition d’un bâtiment. L’exploration de grottes au cours d’une expédition de spéléologie expose au risque d’histoplasmose dans les régions d’endémie.

Dès le début des années 1980, l’histoplasmose à « petites formes » est en augmentation dans les régions d’endémies, en raison du développement et de la diffusion des patients VIH positifs. En 1987, le Control Disease Center (CDC) d’Atlanta inclus l’histoplasmose extra-pulmonaire chez des sujets séropositifs au VIH comme nouveau critère d'inclusion du Sida.

Aux USA, de 1982 à 1990, 20 % des patients sidéens ont eu une histoplasmose. Les cas observés, en dehors des régions d’endémie c’est-à-dire à San Francisco ou à Los Angeles, sont en augmentation constante. Ils correspondent, soit à une contamination récente (séjour en zone d’endémie), soit à une réactivation d’un foyer pulmonaire ancien.

En France métropolitaine les observations d’histoplasmoses à  petites formes proviennent  de patients (touristes) ayant eu un séjour, pouvant remonter à plusieurs années, en zone d’endémie. Il existe de rares cas transmis par le greffon lors de greffe d'organe solide.

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