1 . 4  -  Principaux aspects cliniques

1 . 4 . 1  -  Physiopathologie


Les manifestations pathologiques sont souvent très tardives et n'apparaissent que bien des années après l'infestation. Elles sont liées surtout aux complications dues à une fissuration, une rupture ou une surinfection du kyste lui-même ou à une compression anatomique de voisinage du fait de sa masse importante.
           
Lors de la rupture spontanée ou provoquée d’un kyste hydatique, le déversement massif du liquide hydatique provoque dans l’immédiat un choc anaphylactique souvent mortel et la libération des scolex et des vésicules génère d’autres kystes hydatiques secondaires (échinococcose secondaire) posant un véritable problème thérapeutique. La calcification de la membrane adventice se produit parfois, mais la larve meurt plus tardivement.

1 . 4 . 2  -  Clinique


La nature des symptômes est dépendante de la localisation et de l’évolution (compression, fissuration, rupture, surinfection) de cette « tumeur » parasitaire liquidienne. La découverte est parfois fortuite, lors d’un examen radiologique ou échographique. La localisation hépatique est la plus fréquente (70%), suivie de la localisation pulmonaire, mais tout organe peut être atteint. Les localisations multiples sont possibles.

1 . 4 . 2 . 1  -  Hydatidose hépatique

  • La latence clinique est longue (plusieurs années)  
  • Le développement du kyste se traduit par une hépatomégalie isolée, indolore.       
  • La compression biliaire ou vasculaire provoque un ictère ou une hypertension portale et diverses autres manifestations pathologiques.
  • La fissuration peut entraîner une réaction allergique simple (urticaire…). En revanche, la rupture provoque immédiatement un choc anaphylactique parfois mortel et/ou plus tardivement une échinococcose secondaire locale, loco-régionale ou générale à pronostic sombre.       
  • Le kyste infecté évolue comme un abcès du foie.
Figure 9 : Nombreux kystes liquidiens

1 . 4 . 2 . 2  -  Hydatidose pulmonaire


Primitive ou secondaire la latence clinique est moins longue. Les cas simples se traduisent par une toux, dyspnée ou une hémoptysie impliquant une radiographie pulmonaire qui confirme le diagnostic.

Figure 10 : kyste hydatique pulmonaire

Les complications de même ordre s’observent, en particulier une rupture dans une bronche entraînant la classique vomique hydatique contenant des vésicules proligères ayant un aspect en grains de raisin aplatis.

Figure 11 : Vésicules filles détachées de la membrane proligère

1 . 4 . 2 . 3  -  Autres localisations


Le syndrome tumoral (compression) se révèle précocement dans la localisation rachidienne, cérébrale ou oculaire.           
Par contre l’absence réactionnelle de l’os laisse le plus souvent évoluer l’hydatide de façon envahissante provoquant des fractures pathologiques spontanées. Dans ces cas, le kyste ne prend pas la forme classique d’un kyste sphérique liquidien et son aspect est pseudo-tumoral, multivésiculaire.

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