3  -  Quels sont la fréquence et le mode de transmission de l'amibiase ?


La fréquence de cette maladie est liée à son mode de transmission féco-orale : dans toutes les régions où il existe des risques de contamination de l'eau et des aliments par les déjections humaines, le risque d'amibiase est important.

Figure 4 : Répartition géographique de l'amibiase

Ces régions sont essentiellement localisées en zone intertropicale mais le facteur climatique intervient peu.

On estime que 500 millions de personnes sont colonisées par Entamoeba dispar (non pathogène), mais un pourcentage variable d'entre eux (1 à 20%) est porteur de Entamoeba histolytica, responsable d'un nombre très important d'épisodes dysentériques chaque année et d'une mortalité estimée entre 40000 et 100000 personnes par an.

Les pratiques sexuelles orales et anales sont un facteur de risque de transmission.

L'amibiase intestinale affecte tous les âges de la population, mais l'amibiase hépatique est beaucoup plus fréquente chez les hommes entre 18 et 50 ans. L'influence de la consommation d'alcool a été rapportée.

La prévalence de l'amibiase dépend étroitement des conditions socio-économiques et sanitaires des populations. Dans certaines zones tropicales, la séroprévalence dépasse 50%.

Dans les pays industrialisés, l'amibiase concerne les immigrants et les touristes en provenance de zones d'endémie, les personnes vivants en institution, les homosexuels masculins (surtout contaminés par
E. dispar) et les malades immunodéprimés par le VIH. La prévalence de l'infection aux Etats-Unis est de 4% par an, 10% environ au Mexique, 11% au Vietnam et 16% au Bangladesh chez l'enfant.

Après la contamination, les porteurs sains de
E. histolytica hébergent ce parasite dans leur tube digestif pendant environ 5 ans, en l'absence de traitement. Ce portage très long est un facteur de dissémination et justifie le traitement systématique par un amoebicide de contact.

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