7  -  Note technique


En cas de tumeurs malignes ou de fibrome nasopharyngien, les tamponnements sont à éviter sauf extrême urgence, car ils peuvent entraîner des lésions hémorragiques supplémentaires.

7 . 1  -  Tamponnement antérieur – réalisation pratique

  • Malade assis.
  • Mouchage énergique pour évacuer les caillots.
  • Lavage des fosses nasales si besoin.
  • Pulvérisation dans la ou les cavités nasales d’une solution anesthésique locale (xylocaïne à 5 %…) additionnée de naphazoline (sauf chez le jeune enfant).
  • Introduction à l’aide d’une pince (à bouts mousses sans griffe ou nasale, coudée) d’une mèche grasse de 2 à 5 cm de large. La pince saisit la mèche à 10-15 cm de son extrémité (pour éviter sa chute dans le pharynx à travers la choane) et est enfoncée jusqu’à la partie postérieure de la fosse nasale. La mèche est ensuite bien tassée en accordéon d’arrière en avant jusqu’à la narine en suivant le plan du plancher nasal (figure 3).
  • Contention de l’extrémité antérieure du tamponnement par un ruban adhésif sur l’orifice narinaire.
  • Le tamponnement est retiré après 24 ou 48 heures, après correction des facteurs favorisant.
  • L’antibiothérapie n’est pas nécessaire.
  • La mèche grasse peut être remplacée par un tampon ou une mèche hémostatique selon la disponibilité et les habitudes.
  • En cas de coagulopathie, une mèche résorbable (ex. : Surgicel®) est souhaitable pour éviter la reprise du saignement lors de son ablation.
Figure 3 : Réalisation d’un tamponnement antérieur de la fosse nasale.
La mèche est introduite dans la cavité nasale progressivement, permettant une compression permettant une compression des parois nasales.

7 . 2  -  Mise en place d’un ballonnet hémostatique – réalisation pratique

  • Ballonnet simple :
    • il est introduit, dégonflé, dans la cavité nasale, en suivant le plan du plancher nasal. Il est ensuite gonflé avec du sérum physiologique à l'aide d'une seringue à une pression juste suffisante pour arrêter le saignement tout en vérifiant que son extrémité ne fait pas hernie dans l’oropharynx ;
    • il est laissé en place moins de 24 heures, en le dégonflant si possible toutes les 6 à 8 heures.
  • Sonde à double ballonnet : tamponnement antéropostérieur. Elle remplace de plus en plus le classique tamponnement postérieur en cas d’hémorragie importante. La sonde est introduite jusque dans le cavum, le ballonnet postérieur est gonflé avec du sérum physiologique modérément pour le bloquer dans la choane. On gonfle ensuite le ballonnet antérieur dans le vestibule narinaire pour isoler la fosse nasale.
  • Les ballonnets hémostatiques doivent faire partie de la trousse d’urgence de tout médecin.

7 . 3  -  Tamponnement antéropostérieur – réalisation pratique


En principe, réalisé par le spécialiste ORL, mais il est de plus en plus remplacé par la mise en place de sonde à double ballonnet. Il est douloureux et nécessite parfois une anesthésie générale.

  • Introduction par la narine dans la ou les cavités nasales d’une sonde molle, jusque dans le pharynx, où son extrémité est repérée et tirée par la bouche à l’aide d’une pince.
  • Fixation à cette extrémité des deux long fils reliés à un tampon de gaze serré, qui est introduit par voie buccale.
  • La sonde, retirée par le nez suivant le mouvement inverse de son introduction, entraîne les fils qui sortent par l’orifice narinaire et le tampon qui se bloque dans la choane (aidé par un doigt qui le guide derrière le voile et dans le cavum).
  • Un tamponnement antérieur est ensuite effectué en maintenant une traction sur le tamponnement postérieur.
  • Les fils du tampon postérieur sont noués sur un tampon placé devant l’orifice narinaire pour bloquer les méchages dans la cavité nasale.
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