9
-
Cancers de l’hypopharynx
Fréquent et de pronostic grave du fait de son évolution insidieuse et de son caractère lymphophile, le cancer de l’hypopharynx est presque toujours un carcinome épidermoïde bien différencié du sinus piriforme.
L’épidémiologie répond aux règles générales des cancers ORL :
- âge : 50 à 60 ans ;
- sexe : prépondérance masculine (95 % des cas).
9
.
1
-
Signes d’appel classiques
- Gêne pharyngée latéralisée, puis dysphagie haute progressive.
- Otalgie réflexe unilatérale.
- Adénopathie cervicale moyenne unilatérale, de caractère métastatique ou quelquefois surinfectée, révélatrice dans le tiers des cas.
Les caractères permanent, progressif et unilatéral de ces troubles doivent attirer l’attention.
Plus rarement et lorsque la tumeur est volumineuse, outre une dysphonie, une dyspnée laryngée par envahissement laryngé ou récurrentiel, une altération de l’état général avec amaigrissement peuvent s’installer.
9
.
2
-
Examen clinique
L’examen de l’hypopharynx ne peut que rarement être réalisé par le praticien généraliste : laryngoscopie indirecte au miroir, laryngofibroscopie. Il nécessite en effet chez un malade souvent hyper-réflectique, nauséeux, une grande habitude et un matériel adéquat.
Il faut donc adresser le malade rapidement à l’ORL qui constate la tumeur ulcéro-bourgeonnante du sinus piriforme, associée le plus souvent à une immobilité laryngée unilatérale.
9
.
3
-
Diagnostic
Il est affirmé par la biopsie qui indique la nature maligne de la tumeur : carcinome épidermoïde (tableau 2).
9
.
4
-
Traitement
La chimiothérapie néo-adjuvante peut être utilisée dans un but de préservation d’organe afin d’éviter une laryngectomie totale. En cas de régression tumorale importante, la radiothérapie est proposée.
En cas d’absence de régression tumorale après chimiothérapie le traitement est chirurgical : pharyngolaryngectomie totale avec évidement ganglionnaire bilatéral en monobloc ayant comme conséquence un trachéostome et une mutilation vocale.
Il est toujours complété par une radiothérapie ou une chimioradiothérapie concomitante.
9
.
5
-
Pronostic
Il reste grave malgré les progrès thérapeutiques : 20 % de survie à 5 ans.
Les récidives locales ou ganglionnaires, l’apparition d’une deuxième localisation ou d’une métastase générale grèvent en effet lourdement la survie dans les trois premières années.
9/12