10
-
Cancers du larynx
De fréquence égale à celle du cancer de l’hypopharynx, le cancer du larynx a cependant dans l’ensemble un meilleur pronostic car peu lymphophile dans sa forme localisée à l’étage glottique.
10
.
1
-
Cancer de l’étage glottique
Le tabac est la cause première de ce cancer à prédominance masculine (90 %). Il s’y ajoute cependant un autre facteur local important : la laryngite chronique avec dysplasie (état précancéreux), induite ou favorisée par l’irritation tabagique et le malmenage vocal.
Tous les intermédiaires sont possibles entre la dysplasie grave, le cancer in situ et le cancer infiltrant ; cela rend nécessaire la surveillance attentive de toute laryngite chronique et son contrôle histologique.
Il s’agit la plupart du temps de carcinomes épidermoïdes différenciés.
10
.
1
.
1
-
Signes d’appel
- La dysphonie est le maître symptôme : elle est précoce, progressive, permanente. Elle peut soit :
- être installée récemment, variable dans la journée ;
- se manifester par une modification d’une dysphonie préexistante chez un fumeur porteur d’une laryngite chronique : l’enrouement s’aggrave, ne cède pas au traitement médical mais n’inquiète pas le patient, ce qui assombrit le pronostic.
- La dyspnée laryngée est beaucoup plus tardive.
- La gêne pharyngée ou la dysphagie avec otalgie s’observent dans les formes évoluées.
- L’adénopathie cervicale est très rare, antérieure.
10
.
1
.
2
-
Examen clinique
Cet examen ne peut être fait que par le spécialiste ORL : laryngoscopie indirecte au miroir ou nasofibroscopie permettant de visualiser la lésion tumorale glottique (figure 10).
10
.
1
.
3
-
Diagnostic
L’examen clinique est toujours complété par une laryngoscopie directe en suspension sous anesthésie générale et microscope ou optique. Cet examen permet le bilan d’extension locorégionale et de poser l’indication thérapeutique, une biopsie affirme le diagnostic.
Le bilan est complété par une TDM du larynx (tableau 3 et figure 11 et 12).
10
.
1
.
4
-
Traitement
- Simple cordectomie ou radiothérapie externe pour un cancer de corde vocale mobile. Le pronostic est excellent : 95 % de survie à 5 ans.
- Laryngectomie partielle ou subtotale reconstructive pour les cancers plus étendus.
- La chimiothérapie néo-adjuvante peut être utilisée dans un but de préservation d’organe lorsque le traitement chirurgical est une laryngectomie totale. En cas de régression tumorale importante, la radiothérapie est proposée. En cas d’absence de régression tumorale après chimiothérapie, le traitement est chirurgical.
- Laryngectomie totale pour des cancers évolués avec confection d’un trachéostome définitif entraînant une mutilation vocale (nécessitant un apprentissage de voix œsophagienne ou la mise en place d’une prothèse phonatoire).
Le pronostic reste encore favorable dans ces deux dernières éventualités (50 % de survie à 5 ans).
10
.
2
-
Cancer sous-glottique
Il est très rare. Son premier signe est la dyspnée laryngée, malheureusement d’apparition tardive. Le traitement est radiochirurgical : laryngectomie totale suivie de radiothérapie. Le pronostic est peu favorable du fait de l’extension fréquente au corps thyroïde, des récidives au niveau trachéal ou de l’envahissement médiastinal du fait de sa lymphophilie (adénopathies récurrentielles).
10
.
3
-
Cancer sus-glottique (bande ventriculaire et épiglotte)
Il s’apparente plus aux cancers hypopharyngés sur le plan épidémiologique, thérapeutique et pronostique. Les signes d’appel sont souvent tardifs, moins évocateurs : gêne pharyngée et dysphagie.
Le traitement est radiochirurgical : laryngectomie totale ou horizontale sus-glottique associée toujours à un évidement ganglionnaire cervical (lymphophilie de ces cancers), complétée par une radiothérapie. Le pronostic est variable entre 30 et 60 % de survie à 5 ans.
10/12