L’usure a longtemps été considérée comme le point faible de ces matériaux. Elle a été améliorée par des progrès dans la composition et la technologie des charges, plus nombreuses et plus petites.
Le processus déterminant de l’usure n’est pas connu. Il y a une faible corrélation des études in vivo et in vitro (environnement buccal complexe) :
. liquides buccaux de composition changeante,
. pouvoir abrasif des aliments variable,
. forces exercées cycliquement durant la mastication,
. brossage, bruxisme.
En fonction du mode de dégradation, on distingue plusieurs types d’usure :
- usure abrasive entre 2 corps (attrition) ou 3 corps …..,
- usure par fatigue, (contraintes thermo-mécaniques),
- usure adhésive (perte de substance par adhésion),
- usure corrosive (hydrolyse due à l’eau et température),
- usure tribochimique (frottement + attaque chimique),
- usure érosive (dûe aux particules transportées par la salive).
La matrice subit une usure plus rapide que les charges; l’agent de couplage s’hydrolyse (usure corrosive).
Plusieurs théories proposent une interprétation de l’usure et de la dégradation des composites :
- Théorie des micro-fractures : Fondée sur la différence des modules d’élasticité matrice/charge.
- Théorie de l’hydrolyse du silane : Hydrolyse de la liaison matrice/charge en présence d’eau et de la salive.
- Théorie de l’absorption chimique : Interaction entre des composants salivaires et alimentaires
- Théorie de la protection : Usure dans des zones non exposées aux contacts occlusaux.
On distingue :
- CFOA (Contact Free Occlusal Area) :
. usures des aires occlusales sans contact,
. friction des aliments, dentifrices poils brosse à dents.
- FOCA (Functional Occlusal Contact Area):
. usures des aires fonctionnelles de contact,
. contacts dentaires pendant la mastication.
- PCA (Proximal Contact Area) :
. usure du point de contact,
. due aux légers mouvements des dents permis par le ligament parodontal.
L’usure clinique acceptable est de 40 à 50 µm par an (normes ADA). L’usure de l’émail au niveau des molaires est d’environ 50 µm par an et au niveau des prémolaires de 30 µm par an.
Le vieillissement peut être du à la rupture entre le silane et les charges ou à la rupture de la chaîne du polymère :
1. Rupture entre les organo-silanes et les charges :
dans ce cas, le composite homogène devient l’association de deux phases hétérogènes non cohérentes qui entraîne l’usure, la fracture et/ou les dyscolorations.
Les causes primitives sont :
- défauts de surface (fissures liées au retrait de polymérisation, porosités créées par arrachage des charges lors du polissage).
- bulles d’air dans le composite (au conditionnement, à l’insertion dans la cavité).
- polymérisation incomplète du matériau.
2. Rupture des liaisons au sein de la chaîne :
sous les actions conjuguées de la température, de la lumière, de l’oxygène de l’air.
Les composites les plus résistants sont en général les hybrides mais le matériau n’est pas le seul facteur responsable ; il faut ajouter notamment la dimension et la localisation de la restauration ainsi que la mise en Ĺ“uvre du matériau.
En résumé, l’usure est plus importante au niveau des molaires que des prémolaires et des autres dents, dans les restaurations de grande étendue que dans les petites, dans les zones subissant des contacts occlusaux et dans les premières années après la pose du matériau.