4  -  Propriétés des composites


Il faut garder à l’esprit que les propriétés mesurées in vitro ne sont pas directement corrélées aux résultats des essais cliniques. Néanmoins, le renouvellement commercial fréquent des matériaux et la durée des essais cliniques sont tels qu’il est pratiquement impossible d’obtenir des résultats cliniques pendant la commercialisation de ceux-ci. Les propriétés physiques vont donc nous guider pour la sélection de ces matériaux.

4 . 1  -  Importance de la phase inorganique : pourcentage des charges

On peut constater que le pourcentage de charges varie de façon importante d’une famille à l’autre et au sein d’une même famille de composites (tableau 4).

D’une façon générale, les composites microchargés (52,0 à 57,1 % en poids ; 38,1 à 42,7 % en vol.) et les composites fluides (Hybrides : 64.5 % en poids, 45,9 % en vol.; Ormocers : 63.0 % en poids) ont un taux de charges inférieur aux composites à viscosité moyenne et aux compactables (72,8 à 84.0 % en poids ; 58,5 à 67,0 % en vol.).
Parmi les hybrides (microhybrides, nanochargés), le taux de charges est similaire. De même, les composites compactables (77,0 à 86.0 % en poids ; 46,0 à 67,0 % vol.) n’ont pas un taux de charges supérieur aux hybrides à viscosité moyenne (78,0 % en poids ; 60,0 % en vol.). 

Connaître le taux de charges du matériau que l’on utilise est un élément essentiel pour prédire le comportement clinique de celui-ci. Il faut, par contre, rester prudent sur les chiffres bruts annoncés parce que la mesure du pourcentage de charges dépend de la technique utilisée.

4 . 2  -  Propriétés mécaniques

Tableau 4 : Propriétés des résines composites

4 . 2 . 1  -  Résistance à la flexion

(Tableau 4)

La résistance à la flexion est évaluée selon la norme ISO-4049 et revêt une importance « clinique ». Ce test permet de simuler certaines contraintes occlusales exercées sur les restaurations dans la cavité buccale. Dans les régions postérieures, les composites doivent être les plus résistants possibles pour supporter les forces masticatoires. Dans ces zones, il est indispensable d’utiliser un matériau ayant une résistance à la flexion élevée.
Elle varie fortement entre les différentes familles de composites et au sein d’une même famille. D’une façon générale, les hybrides (médium ou compactables) ont une résistance à la flexion similaire et supérieure aux composites des autres familles. Néanmoins, certains microchargés ou fluides peuvent avoir une résistance à la flexion équivalente ou supérieure aux hybrides, médium ou compactables.

Hybrides (viscosité moyenne ou compactable) > autres composites

4 . 2 . 2  -  Résistance à la traction

Etant donné le comportement fragile des résines composites, c’est un test de traction indirecte qui est réalisé, encore appelé test de compression diamétrale. Ce test renseigne sur la résistance du matériau aux forces latérales.
Les composites ont une résistance à la traction supérieure à l’amalgame (≈ 48 MPa) à l’exception des composites microchargés (≈ 40 MPa) et des composites fluides (≈ 35 MPa). La résistance à la traction des composites macrochargés (53.4 MPa) et surtout des hybrides (≈ 52 à 72 MPa) est plus élevée que celle des microchargés.

Hybrides (viscosité moyenne ou compactable) ≥ Macrochargés > Amalgame > Microchargés, composites fluides.

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