2 . 3  -  En fonction de la taille des charges et de la viscosité

Cette classification compte 3 familles de composites (Figure 10): Hybrides, Macrochargés et Microchargés.

Elle tient compte en premier lieu de la dimension des charges qui déterminent de nombreuses propriétés du matériau. Elle tient compte de plus, de la viscosité du matériau ; le mode de polymérisation est mentionné, la plupart étant photopolymérisables à l’exception des composites hybrides indiqués pour les reconstitutions corono-radiculaires.

Figure 10 : Représentation schématique de la part du marché des différentes familles de résines composites commercialisées en fonction de la viscosité du matériau
(le nombre absolu de matériaux ainsi que le % sont mentionnés entre parenthèses dans la figure). * Les composites hybrides dont l'indication clinique est la reconstitution corono radiculaire (RCR) (n = 35) et les résines composites de scellement ne sont pas représentés sur ce schéma.

Les composites MACROCHARGES sont apparus les premiers, dans les années 60. Ils étaient chémopolymérisables. Actuellement, il n'en reste qu’un. La taille des charges varie de 1 à 40 µm.

Afin d’améliorer l’état de surface et l’esthétique des composites, les fabricants ont commercialisé, dans les années 70, des composites MICROCHARGES, contenant des microcharges (SiO2) de 0,04 µm. Cependant, comme l’incorporation de microparticules entraîne une augmentation rapide de la viscosité, rendant le matériau impossible à manipuler, des charges prépolymérisées (10 à 50 µm) contenant ces microcharges ont été inclues dans la matrice.

A côté des composites microchargés (viscosité moyenne ou compactable), on trouve également des composites MICROCHARGES RENFORCES. Ces matériaux ont sans doute été introduits pour concurrencer les microhybrides, puisque tout en ayant des microcharges, ils ont un taux de charges plus élevé. Il existe aussi un composite avec des charges organo organiques, le Metafil CX® (Sun Medical) qui est le seul à avoir ce type de charges organiques.

La plus grande famille, toutes viscosités confondues, est celle des composites HYBRIDES. Ces matériaux sont commercialisés depuis les années 80. Ils contiennent un mélange de particules de différentes tailles et de différentes compositions qui a permis d’augmenter le pourcentage de charges et les propriétés des matériaux. Compte tenu de l’importance et de la diversité de cette famille, elle a été subdivisée en fonction de la taille moyenne des particules de charges et de la présence de nano charges (2 à 70 nm) obtenues par la « nanotechnologie » : en MICROHYBRIDES (taille moyenne des charges < 1 µm) et en MICROHYBRIDES NANOCHARGES (taille moyenne des charges < 0,4 µm). Ils ont des propriétés mécaniques et physiques identiques aux composites hybrides et un potentiel esthétique ainsi qu’une aptitude au polissage identiques à ceux des microchargés.

La « nanotechnologie » a permis l’incorporation de nouveaux composés, de fabriquer des charges de dimension inférieure aux longueurs d’ondes visibles et par conséquent d’améliorer l’esthétique, l’état de surface et la résistance à l’usure du matériau. Le pourcentage de charges a pu être augmenté sans augmenter la viscosité, en diminuant la rétraction de prise et d’une façon générale, cela a amélioré les propriétés physiques et mécaniques du matériau. De plus, la création de charges directement liées à la matrice permet de renforcer la cohésion entre les phases organique et inorganique.

Actuellement, la majorité des hybrides sont des microhybrides. Les composites destinés aux reconstitutions corono-radiculaires, nombreux pour cette indication clinique, sont tous des composites hybrides.
Les OrMoCers, commercialisés en 1998, sont en fait des composites microhybrides dont la phase inorganique a été modifiée (cf. charges organiques, page 5). La taille des charges varie de 1 à 1,5µm et des nano particules y sont incorporées.

Tous les composites de ces 3 familles existent en viscosité moyenne (‘Universel’). En 1996, les fabricants ont développé une viscosité fluide pour des indications cliniques spécifiques (substitut dentinaire, microcavités, …). Il existe des composites hybrides (microhybrides, microhybrides nanochargés), un ormocer et un microchargé fluides.
En 1997, des composites "packables" dits compactables ont été développés, comme matériaux alternatifs à l’amalgame. Ces matériaux devaient être placés en couche de 5mm et être condensés comme l’amalgame. Or, ils ne peuvent pas être condensés et leur dénomination peut paraître inadaptée bien qu'acceptée universellement. De plus, la rétraction de prise n'a pas disparu et des résultats catastrophiques ont été enregistrés avec certains d'entre eux, au début de leur commercialisation.
La plupart des fabricants commercialisent un composite de chaque famille, au moins en ce qui concerne la viscosité et certains fabricants ont même plus d’un matériau dans une même famille de composite.

5/10