- Pré-requis et Objectifs
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Cours
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Contenu
- 1 - Anatomie et physiologie
- 2 - Métabolisme et croissance
- 3 - Capacités sensorielles et compétences
- 4 - Bibliographie
- Version PDF
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Contenu
- Annexes
Le fœtus in utero entend. C’est le sens le plus aiguisé. On le sait depuis la nuit des temps de façon subjective grâce aux témoignages de femmes relatant leur perception du bébé bougeant lors de l’émission d’un bruit particulier. On le sait de façon scientifique depuis les travaux de PEIPER, RAY, SONTAG et WALLACE qui, les premiers, l’avaient démonté dans les années 1920-1930 avec des moyens rudimentaires. Ces travaux ont été largement confirmés et développés à partir des années 1980.
L’ensemble des recherches menées parallèlement chez différents modèles animaux, l’enfant prématuré et le fœtus humain ont permis de définir avec une relative précision les caractéristiques du monde sonore intra-utérin, le développement anatomocellulaire du système auditif et les différentes étapes de son développement fonctionnel au cours de la période prénatale. Cet ensemble montre que ce développement s’effectue très progressivement lors du dernier trimestre de la grossesse et qu’il existe une continuité transnatale du fonctionnement sensoriel et perceptif humain. Ces données ont modifié les représentations sociales du fœtus et ont abouti à des interprétations excessives sans lien avec les résultats scientifiques.
Pour connaître cet environnement, les chercheurs ont fait des analyses d’enregistrements intra-amniotiques effectués soit chez la femme en cours d’accouchement après rupture des membranes mais également chez des modèles animaux, essentiellement la brebis gestante.Trois composantes ont été étudiées : le bruit de fond maternel, les bruits extérieurs et la transmission de la voix maternelle.
Il est surtout constitué par des bruits maternels (digestifs, cardiovasculaires, vocalises) et les bruits placentaires (flux sanguins utéro-placentaires et artère ombilicale). Il est essentiellement constitué de composantes graves et médiums (bandes de fréquence allant de quelques hertz à 500-700 hertz). Son intensité globale varie de 30 à 60 décibel en acoustiqueDéfinition(Sound Pressure Level) : rapport de la puissance par unité de surface du son que l’on mesure et une puissance par unité de surface de référence ; 60 dBSPL correspond à une conversation courante (dBSPL).
Globalement, ils sont atténués mais de façon variable. Cette atténuation dépend de leur longueur d’onde et de leur distance par rapport à la mère. Pour des bruits émis de 1 à 2 mètres de la mère, les études montrent que les composantes :
Globalement les sons externes supérieurs à 60 dB SPL sont transmis au liquide amniotique.
L’écoute des enregistrements intra-amniotiques des sons externes montre que les caractéristiques prosodiques de la parole, c’est-à-dire son rythme, sa tonalité, sa modulation comme les mélodies sont bien préservées. Les locuteurs comme certains mots bien articulés, sont identifiables.
Elle bénéficie d’une double transmission à la fois aérienne et interne, cette dernière étant tissulaire et osseuse. Quand la mère parle à une intensité de 60 dBSPL qui est le ton de la conversation courante, elle a une atténuation nulle ou très faible (inférieure à 8 dBSPL).
Ce sont les sons émis par la mère qui vont avant tout activer le système auditif fœtal et non les voix masculines qui sont atténuées d’environ 20 dBSPL et dont les composantes les plus graves sont masquées par le bruit de fond utérin.
Les compétences auditives du fœtus évoluent en fonction du terme de la grossesse.
Cette mémoire auditive semble se mettre en place vers la fin de la gestation.
Par contre, aucune étude n’a encore abordé le problème de la construction des représentations auditives au cours de la période fœtale.
Le développement du système visuel est particulièrement complexe, avec des périodes de vulnérabilité spécifiques. L’organisation anatomo-fonctionnelle de la vision dépend d’une série de facteurs environnementaux, nutritionnels et physiopathologiques.
Au cours de la grossesse, le système visuel est préparé pour recevoir des stimuli par rapport à la forme, l’orientation, le mouvement.
Elles semblent limitées in utero. Des études faites chez le rat et le cobaye ont montré qu’une partie de la lumière externe modifie l’ambiance lumineuse in utero et peut atteindre le fœtus et donc la rétine soit au travers les paupières avant 20 SG soit directement ensuite pendant les périodes d’éveil où celles-ci sont ouvertes.
Elles sont faibles du fait du peu de stimuli, il ne perçoit que des ombres, des mouvements. On a démontré que l’allumage d’une lampe de forte puissance ou le maintien prolongé devant l’abdomen maternel provoque des accélérations cardiaques et une augmentation de l’activité motrice.
La vision va se développer après la naissance.