3  -  Développement des glandes cutanées

       Les glandes cutanées sont situées dans le derme et l’hypoderme mais ce sont des dérivés de l’épiderme qui s’invaginent au cours de leur développement.
 Les unes, les glandes sébacées, secrètent le sébum qui se répand à la surface de la peau et des poils;
 Les autres, les glandes sudoripares, sont à l’origine de la sueur. Il est classique de leur rattacher des glandes sudoripares particulières issues des crêtes mammaires,
les glandes mammaires, à l’origine de la sécrétion lactée.

3 . 1  -  Les glandes sébacées

Elles sont le plus souvent dérivées d’un bourgeon secondaire de la gaine épithéliale externe de l’ébauche du poil qui s’enfonce dans le derme au 4° mois du développement (cf. supra § 2.1.3). Le bourgeon secondaire initial se démultiplie rapidement formant des acinus séparés par des cloisons. Les cellules dérivées de la couche basale repoussent les plus anciennes vers le centre de l’ébauche glandulaire où s’accumulent les débris cellulaires et la sécrétion graisseuse des cellules plus jeunes. Ce mélange constitue le sébum évacué vers l’extérieur par le canal excréteur et la gaine du poil à partir du 6°mois du développement.
Un petit nombre de glandes sébacées naissent plus tardivement au cours du développement à partir de bourgeons épidermiques indépendants des poils, leur structure et leur évolution sont identiques aux précédentes.
Quelques glandes sébacées sont particulières en raison de leur localisation (paupières, organes génitaux externes) et de leur fonction.

3 . 2  -  Les glandes sudoripares eccrines

   Elles proviennent d’invaginations de l’épiderme qui apparaissent au 4° mois du développement sur toute la surface de la peau en particulier la paume des mains et la plante des pieds. Ces invaginations plongent en profondeur jusqu’au niveau de l’hypoderme où elles forment un peloton à l’origine de l’unité glandulaire.
Les cellules sécrétrices, cubiques,  disposées sur une seule couche, sont entourées par des cellules contractiles (myo-épithéliales).
La portion rectiligne initiale deviendra le canal excréteur mais ce dernier ne s’ouvrira à l’extérieur par un conduit spiralé bordé par les cellules épidermiques, qu’après la naissance, au début de la sécrétion sudorale.

3 . 3  -  Les glandes sudoripares apocrines

Elles proviennent, comme les glandes sébacées, d’un bourgeon secondaire de l’ébauche pileuse. Le peloton glandulaire est souvent situé plus profond que celui des glandes sudoripares eccrines, le canal excréteur s’ouvre dans le canal pilo-sébacée. Elles siègent dans certaines zones : région ano-génitale, plis inguinaux, creux axillaires, aréole de la glande mammaire. Leur développement intervient après la naissance et elles ne deviennent fonctionnelles qu’à partir de la puberté. Quelques glandes sudoripares apocrines particulières siègent au niveau du bord des paupières (glandes de Moll) et du méat acoustique externe (glandes cérumineuses).

3 . 4  -  Les glandes mammaires

Elles ressemblent aux glandes sudoripares apocrines par leurs modalités de développement et leur structure histologique

3 . 4 . 1  -  Développement des glandes mammaires

 Les glandes mammaires sont des glandes cutanées particulières ne se développant qu’à partir de bourgeons nés de l’épiderme des crêtes mammaires, lignes d’épaississement de l’épiderme apparaissant de chaque côté à la 4° semaine du développement et dessinant une courbe allant de la région axillaire à la région inguinale.

3 . 4 . 2  -  Les glandes mammaires définitives

  A partir de la 5° semaine, le bourgeon primaire s’invagine et s’enfonce dans le derme sous-jascent puis se divise en bourgeons secondaires. Les cellules situées à l’extrémité des bourgeons secondaires s’organisent en acinus sécrétoires tandis que la partie proximale du bourgeon est à l’origine d’un canal galactophore qui se creuse progressivement au cours du dernier trimestre de la grossesse.
Au cours de la période post-natale, les hormones maternelles peuvent entrainer une stimulation des cellules glandulaires avec une sécrétion transitoire.
Au cours de l’enfance, la glande mammaire reste au repos.
A la puberté, chez la jeune fille, le développement des unités glandulaires et des canaux galactophores reprend associé à celui du tissu conjonctif de voisinage (fibres collagène et lobules d’adipocytes); l’ensemble constitue la mamelle dont la pointe forme un relief, le mamelon (où s’ouvrent les canaux galactophores) entouré d’une zone pigmentée de l’épiderme, l’aréole. A l’âge adulte, chez la femme, la glande mammaire se modifiera au cours du cycle menstruel et surtout au cours de la grossesse et de la lactation où elle atteindra son développement maximum.
 

         Les anomalies du développement des glandes mammaires ont peu de conséquences : des mamelons ombiliqués ou très écartés peuvent être observés dans certaines anomalies chromosomiques, un mamelon surnuméraire peut persister sur le trajet des crêtes mammaires, il s’accompagne rarement d’une glande mammaire surnuméraire.

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