Il s'agit de toute infection transmise de façon exclusive ou non par voie sexuelle (au cours des rapports sexuels) responsable d'une infection gynécologique ou générale. On exclut de ce cadre les infections gynécologiques, conséquences d'une maladie systémique comme la tuberculoseDéfinitionMaladie infectieuse transmissible et non immunisante, avec des signes cliniques variables. Elle est provoquée par une mycobactérie du complexe tuberculosis correspondant à différents germes et principalement Mycobacterium tuberculosis (ou Bacille de Koch (BK)). génitale (voir tuberculose (rhumatologie) et tuberculose (gynécologie)). Nous verrons successivement :
- les conséquences des MST,
- les circonstances de découverte,
- les agents responsables et leurs spécificités diagnostiques et thérapeutiques :
- virus (HPV (voir papillomavirus (dermatologie)), herpèsDéfinitionMaladie virale chronique responsable d'éruptions cutanées récidivantes et portée par le virus Herpes simplex. Elle représente également la première cause d'ulcérations génitales en Europe principalement. L'herpès génital favorise la transmission du virus du sida. (voir herpès, herpès (dermatologie) et herpès (pédiatrie)), HIV (voir VIH et VIH (dermatologie)), CytoMégaloVirusDéfinitionVirus responsable d'infections passant le plus souvent inaperçues. Son caractère pathogène survient surtout chez des patients dont les défenses immunitaires sont faibles : traités par immunodépresseur, atteints par le sida, fœtus. Une infection à cytomégalovirus chez la femme enceinte peut provoquer des lésions chez le fœtus. Il s'agit de l'infection fœtale congénitale la plus fréquente dans les pays industrialisés. (CMV) (voir infection à cytomégalovirus et prévention des risques fœtaux), hépatite BDéfinitionHépatite virale due à une infection par le Virus de l'Hépatite B (VHB) et entrainant une inflammation du foie. Les symptômes de la maladie aiguë sont essentiellement une inflammation du foie, avec ou sans ictère, et des troubles digestifs avec nausées et vomissements. À ce stade, l'évolution est souvent bénigne, même si l'hépatite B est la forme la plus grave des hépatites virales, mais il existe, bien que rarement, des formes fulminantes à évolution mortelle. L'infection passe souvent inaperçue lors de l'infection aiguë et chez le patient porteur du virus. Dans près d'un cas sur dix, l'hépatite B aiguë ne guérit pas et devient une infection chronique. Le porteur chronique n'a pas de symptôme apparent mais est susceptible de contaminer son entourage. En cas d'hépatite chronique active, les symptômes peuvent être une fièvre modérée, une grande fatigue, des troubles digestifs (nausées, vomissements, douleurs abdominales), une jaunisse, des urines foncées ou des selles décolorées. La gravité potentielle de l'hépatite B est constituée par le risque d'évolution vers une hépatite chronique B qui peut se compliquer d'une cirrhose du foie et d'un cancer du foie, une maladie mortelle avec un taux de réponse très faible à la chimiothérapie actuelle. La transmission du virus se fait par l'intermédiaire des liquides et sécrétions biologiques. Les principaux modes de transmission sont les rapports sexuels, les injections chez les toxicomanes, les transfusions sanguines à risques, la transmission de la mère à l'enfant lors de l'accouchement et le contact étroit avec une personne infectée. Une fois dans le sang, le virus atteint le foie et se multiplie dans ses cellules, les hépatocytes. Le système immunitaire détruit les cellules infectées, entrainant une inflammation du foie. et hépatite CDéfinitionMaladie infectieuse transmissible par le sang et due au Virus de l'Hépatite C (VHC), qui s'attaque au foie. L'infection se caractérise par une inflammation du foie (l'hépatite) qui est souvent asymptomatique, mais qui peut évoluer vers une hépatite chronique et plus tard une cirrhose (fibrose cicatricielle du foie) et un cancer du foie. Le Virus de l'Hépatite C (VHC) se transmet par contact de sang à sang. Il n'existe aucun vaccin disponible contre l'hépatite C. Les symptômes de l'infection peuvent être contrôlés médicalement et, chez une certaine proportion des patients, le virus peut être rendu indétectable par l'administration de médicaments antiviraux au long cours. Bien que la prise en charge médicale précoce soit utile, les personnes atteintes d'une infection par le VHC ne présentent souvent que des symptômes bénins et, par conséquent, ne sont pas demandeuses d'un traitement. On estime que 150 à 200 millions de personnes dans le monde sont infectées par le virus de l'hépatite C, essentiellement par la transfusion de sang qui n'a pas été soumis à un dépistage et la réutilisation d'aiguilles et de seringues non stériles. (voir hépatites virales et hépatites)),
- bactériens (ChlamydiaDéfinitionChlamydia trachomatis : Bacille de Gram indéterminé, parasite intracellulaire obligatoire. Cette bactérie est responsable de l'urétrite à chlamydia (ou chlamydiose), maladie sexuellement transmissible qui est la plus fréquente en France (50 fois plus fréquente que la gonorrhée, elle même plus fréquente que la syphilis). Son réservoir est strictement humain. Il existe 15 sérotypes, possédant un tropisme tout particulier pour les muqueuses génitales et oculaires. (voir chlamydia trachomatis et chlamydiose), mycoplasmeDéfinitionClasse des mollicutes, étymologiquement « organismes à peau molle » (alors qu'il devrait être réservé pour désigner les bactéries du genre Mycoplasma). Ils causent des pododermatites., GardnerellaDéfinitionGardnerella vaginalis : Seule espèce du genre Gardnerella (famille des Bifidobacteriaceae, ordre des Bifidobacteriales, classe des Actinobacteria). Ces bactéries se présentent comme des bâtonnets pléomorphes ou des coccobacilles, chimio-organotrophes, hétérotrophes. La paroi de ces bactéries ressemble à celle des bactéries Gram positif, mais la coloration apparaît Gram négatif ou Gram variable. Gardnerella vaginalis a pour habitat le vagin de la femme. C'est une bactérie retrouvée fréquemment en cas de vaginose (vaginite non spécifique) soit comme seul germe pathogène soit en association avec d'autres bactéries. Gardnerella vaginalis provoque également des troubles génito-urinaires variés chez la femme et moins souvent chez l'homme (urétrites, cystites)., gonococcieDéfinitionMaladie sexuellement transmissible dont la déclaration est obligatoire, touchant les deux sexes mais préférentiellement l'homme chez qui elle est symptomatique le plus souvent, s'accompagnant en particulier d'un écoulement purulent par l'urètre. C'est une maladie transmise par contact sexuel due à l'infection de l'organisme par le gonocoque et se caractérisant par des atteintes des muqueuses (couche de cellules recouvrant l'intérieur des organes creux) de l'appareil urinaire et génital et d'autres organes. La gonococcie est quelquefois à l'origine d'une gonococcémie correspondant à la présence du gonocoque dans le sang ou encore à une septicémie à gonocoque. (voir gonococcie), syphilisDéfinitionSyphilis ou vérole : Maladie vénérienne, infectieuse et contagieuse, due au tréponème pâle. Elle se manifeste par un chancre initial et par des atteintes viscérales et nerveuses tardives, certaines manifestations survenant plusieurs années après la contamination. (voir syphilis (dermatologie) et syphilis (gynécologie))),
- mycologiques (candidoseDéfinitionInfection fongique causée par des levures du genre Candida. Le terme peut désigner tout une gamme de manifestations pathologiques ayant pour facteurs ces champignons. Candida albicans, l'espèce la plus fréquente, fait partie de la flore habituelle de l'oropharynx ou du tube digestif, et peut aussi être présent en faible quantité dans la flore vaginale normale.s (voir candidose et candida albicans)),
- parasitaires (TrichomonasDéfinitionTrichomonas vaginalis : Protozoaire flagellé (animal microscopique constitué d'une seule cellule, ayant la forme d'une poire dont le corps est muni de 3 à 5 flagelles, sorte de cil) et qui mesure environ 7 à 10 micromètres mais peut atteindre parfois une longueur de 25 micromètres. Il s'agit d'un parasite des cavités naturelles. (voir trichomonose)).
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Quelles sont les principales données épidémiologiques concernant les Maladies Sexuellement Transmissibles (MST) ?
Il n'existe pas de chiffre précis des MST dans le monde et en France en particulier. La raison en est que toutes les MST ne sont pas à déclaration obligatoire et que même dans ce cas moins d'une MST à déclaration obligatoire sur 10 n'est déclarée. D'autre part les critères de diagnostic ne sont pas toujours univoques : faut-il tenir compte d'une sérologie isolée ? Aussi parfois en l'absence de germe identifié ce sont des marqueurs indirects qui seront utilisés, comme un taux de grossesses extra-utérines (voir grossesse extra-utérine) ou de stérilitéDéfinitionÉtat involontaire d'un individu inapte à concevoir un enfant.s tubaires (voir stérilité).
On estime l'incidence annuelle mondiale à 330 millions de cas (OMS) avec de grande variation suivant les pays ; les pays en voie de développement payant généralement le plus lourd tribut. Nous verrons l'incidence spécifique pour chaque MST étudiée plus loin.
Les facteurs de risques de MST habituellement retrouvés sont entre autres :
- un bas niveau socioéconomique,
- le jeune âge (86 % des cas incidents avant 30 ans) et la précocité des rapports,
- la multiplicité des partenaires,
- la prostitution,
- la population carcérale,
- le tabac (voir tabac), la drogue (voir drogue), l'alcool (voir alcool),
- l'existence d'une première MST.
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