4  -  Quelle est la stratégie thérapeutique en cas de carcinome de l'endomètre ?

Une fois le diagnostic d'adénocarcinomeDéfinitionTumeur maligne développée aux dépens d'un épithélium glandulaire. Le terme est à distinguer de celui d'adénome qui désigne une tumeur bénigne développée aux dépens d'un épithélium glandulaire. En pratique, une tumeur est reconnue comme adénocarcinome lorsque son analyse microscopique anatomo-pathologique démontre un aspect de glande (tubes glandulaires) ou la présence de sécrétions mucineuses (muco-sécrétions). posé, il est nécessaire d'apprécier le stade tumoral et le degré d'opérabilité.

4 . 1  -  Terrain

Il inclut :

4 . 2  -  Extension locorégionale

Il repose sur :

  • l'examen clinique pelvien sous anesthésie :
    • idéalement pratiqué lors de l'hystéroscopie et du curetage biopsique,
    • qui montre le volume de l'utérus, sa mobilité, la présence d'une éventuelle masse ovarienne et l'atteinte des paramètres.
  • et surtout, l'IRM systématique qui a tendance à remplacer les autres examens complémentaires :
    • pénétration du myomètre (l'IRM est supérieure au scanner et à l'échographie),
    • envahissement ganglionnaire (l'IRM est équivalente au scanner).


NB : Le CA 125DéfinitionCA 125 (Carbohydrate Antigen 125, souvent appelé Cancer Antigen 125) : Marqueur tumoral qui peut être retrouvé en quantité élevée dans le sang de patients atteints de certains cancers d'organes digestifs ou génitaux. Il augmente également dans des maladies digestives ou génitales non cancéreuses. Son taux sanguin est corrélé au volume de la tumeur : plus celle-ci est volumineuse, plus le taux est important. CA 125 est une glycoprotéine de type mucine produite par le gène MUC16. Son dosage est particulièrement intéressant dans le cancer de l'ovaire, notamment dans la surveillance de celui-ci. Ainsi, après un traitement, sa diminution indique une bonne efficacité thérapeutique, alors que sa réaugmentation peut traduire la rechute du cancer. La spécificité et la sensibilité du CA 125 sont insuffisantes pour l'utiliser comme seul marqueur dans le dépistage du cancer du revêtement de l'ovaire. peut avoir un intérêt en cas d'atteinte ovarienne patente.

4 . 3  -  Extension générale

Radiographie pulmonaire systématique.

Recherche de métastases hépatiques ou cérébrales (échographie hépatique, scanner cérébral) en cas de suspicion clinique.

4 . 4  -  Traitement

Principes

La chirurgie est la base du traitement et sera toujours réalisée en première intention.

La classification FIGO est une classification chirurgicale et ne sera applicable qu'une fois le geste chirurgical réalisé. Il faut insister sur le fait que la majorité des cancers de l'endomètre sont diagnostiqués précocement (stade I 80 %, stade II 10 %, stade III 7 %, stade IV 3 %).

Le geste « minimal » consistera en une hystérectomie totale extrafasciaDéfinitionExpansion aponévrotique, servant d'enveloppe à des organes sous-jacents qu'elle est destinée à maintenir dans leur position respective.le avec annexectomieDéfinitionAblation chirurgicale des trompes de Fallope et des ovaires., et donne d'excellents résultats en termes de survie.

Le terrain (femmes âgées, obèses, diabétiques, hypertendues) est peu propice aux grandes exérèses chirurgicales (lymphadénectomieDéfinitionAblation chirurgicale des ganglions lymphatiques et/ ou des vaisseaux lymphatiques. La lymphadénectomie est effectuée lors de certaines interventions, quand il est nécessaire de supprimer les ganglions concernés par une pathologie (le plus souvent le processus cancéreux). Il s'agit par exemple du cancer de la vulve ou du cancer du vagin.s lombo-aortiques, pelvectomieDéfinitionAblation chirurgicale totale ou partielle des organes contenus dans le pelvis (le bassin), à savoir : la vessie, l'utérus, le rectum. Il est nécessaire de distinguer la pelvectomie antérieure qui consiste à procéder à l'exérèse de la vessie : il s'agit de la cystectomie. La pelvectomie postérieure consiste à retirer le rectum (protectomie) et l'utérus (hystérectomie). Les indications de la pelvectomie sont avant tout les tumeurs malignes de la vessie et de l'utérus ainsi que celle du rectum. L'évacuation des urines et des excréments qui se fait normalement, c'est-à-dire physiologiquement par la vessie et par le rectum, est assurée par la création d'une nouvelle vessie ou d'une colostomie en procédant à une urétérostomie cutanée. La pelvectomie nécessite une hospitalisation de deux semaines environ, suivie d'une convalescence de plusieurs semaines.s).

La curiethérapieDéfinitionCuriethérapie ou brachythérapie : Technique de radiothérapie mise au point à l'Institut Curie, où la source des radiations est placée à l'intérieur ou à proximité immédiate de la zone à traiter. La curiethérapie est couramment utilisée comme un traitement efficace pour soigner le cancer du col de l'utérus, de la prostate, du sein ou de la peau. Elle peut également être utilisée pour traiter des tumeurs dans beaucoup d'autres endroits du corps. La curiethérapie peut être utilisée toute seule ou en combinaison avec d'autres traitements comme la chirurgie, la radiothérapie externe et la chimiothérapie. et l'irradiation externe peuvent diminuer les récidives mais n'ont jamais démontré d'amélioration de la survie.

Il n'y a pas de place pour la chimiothérapie et l'hormonothérapieDéfinitionTraitement médicamenteux à base de différentes hormones, parmi lesquelles les hormones de croissance et les hormones sexuelles, les hormones thyroïdiennes et bien d'autres molécules endogènes. en situation adjuvante.


Les moyens



Les indications

La plupart des patientes sont traitées à un stade précoce (stade I ou stade II).

  • Stade I : Le plus souvent on pratique une hystérectomie totale extrafasciale avec annexectomie + curage ganglionnaire sous-veineux (pelvien) selon l'état général.
    • Stades Ia ou Ib, le plus souvent, il n'y a pas de traitement complémentaire.
    • Stade Ic ou Stades Ia, Ib - Grades 3 : curiethérapie vaginale postopératoire.
  • Les stades II connus préalablement à l'intervention sont traitées par intervention de Wertheim (colpohystérectomie élargie). Le traitement adjuvant consistera en une curiethérapie associée à une irradiation externe.
  • Stades III : On essaie de faire au minimum une hystérectomie totale non conservatrice. L'étendue de l'exérèse complémentaire sera décidée en per-opératoire en fonction des organes envahis. On proposera un traitement complémentaire par irradiation externe + curiethérapie.
  • Stades IV : On réalisera à la demande des résections digestives ou vésicales selon l'atteinte constatée. Les pelvectomies sont rares chez ces patientes âgées et fragiles. Il n'y a pas de bénéfice prouvé à la chimiothérapie ou à l'hormonothérapie en adjuvant en dehors d'essais thérapeutiques.
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