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Lorsqu’elles sont homogènes les aneuploïdies résultent le plus souvent d'une non-disjonction méiotique et peuvent se traduire par une trisomie (présence d’un chromosome normal surnuméraire) ou une monosomie (perte d’un chromosome). Une non-disjonction est définie par le fait que deux chromosomes migrent vers le même pôle lors de l’anaphase et passent ensemble dans la même cellule fille, au lieu de migrer chacun dans une cellule fille. Cette non-disjonction peut se produire lors d’une division méiotique maternelle ou paternelle. Elle peut concerner deux chromosomes homologues, lors de la première division méiotique (figure 1), ou deux chromatides-sÅ“urs, lors de la deuxième division méiotique (figure 2). Dans le premier cas le gamète reçoit un chromosome de chacun des parents (maternel et paternel) et dans le second, deux exemplaires d’un même chromosome parental (maternel ou paternel). Ces deux copies ne seront cependant pas génétiquement identiques du fait des recombinaisons qui se produisent en début de méiose.
L’étude des polymorphismes de l’ADN permet dans la majorité des cas de distinguer entre les différentes possibilités, et a montré le rôle majeur des non-disjonctions d’origine maternelle (tableau 2). L’age maternel est en effet le principal et le seul facteur étiologique favorisant les non-disjonctions reconnu actuellement.
Des mutations dans des gènes impliqués dans le contrôle de la division mitotique,en particulier lors de l’anaphase ont été mise en évidence comme des mutations dans le gène BUB1R. Des mutations sur les 2 allèles de ce gène (récessif) sont à l’origine du syndrome mosaic variegated aneuploidy (MVA). L’étude des chromosomes de ces patients met en évidence des anomalies de nombre des chromosomes nombreuses et différentes selon les cellules.
Les anomalies de nombre en mosaïque, bien que moins fréquentes que les anomalies de nombre homogènes sont particulièrement fréquentes pour les chromosomes sexuels. Elles résultent d’une non-disjonction post-zygotique (Figure 3).
Le zygote d’origine peut être porteur d’une anomalie de nombre. Dans ce cas, la correction d’une monosomie ou d’une trisomie peut être à l’origine d’une disomie uniparentale (Figure 4).
Une disomie uniparentale (DUP) correspond à la présence chez un individu de deux chromosomes hérités d’un même parent pour une même paire chromosomique. Par exemple les deux chromosomes 15 sont hérités de la mère, sans contribution paternelle pour le chromosome 15. On distingue les isodisomies (correction d’une monosomie) où les deux chromosomes sont issus d’un même parent et identiques, des hétérodisomies (correction d’une trisomie) : les deux chromosomes sont issus d’un même parent mais l’un est d’origine grand paternelle et l’autre grand maternelle. Lorsque le chromosome concerné est soumis à un phénomène d’empreinte (cf chapitre spécifique), la présence d’une DUP peut être responsable d’une pathologie.