4  -  Définition biologique du DALA


Compte tenu des variations physiologiques du fonctionnement de l’axe hypothalamo-hypophyso-testiculaire inhérentes à l’âge, il existe une difficulté majeure à définir l’hypoandrogénie de la sénescence. Cette définition est en effet essentielle car elle déterminera le seuil d’intervention thérapeutique. La similitude des symptômes du déficit androgénique lié à l’âge avec les stigmates cliniques de l’hypogonadisme de l’adulte jeune a fait considérer, par certains auteurs, que la référence devait être la moyenne de la testostéronémie de l’adulte jeune. Compte tenu des variations physiologiques, la limite seuil correspond à cette moyenne réduite de deux déviations standard. Ainsi un certain consensus, en fait toujours débattu, s’est établi pour définir le DALA :

  • moins de 3 ng/mL, soit 11 nmol/L pour la testostéronémie totale ;
  • ou moins de 0,7 ng/mL, soit 2,5 nmol/L pour la testostéronémie biodisponible ;
  • ou moins de 0,07 ng/mL, soit 0,25 nmol/L pour la testostéronémie libre.


Optimalement, la détermination de la testostéronémie pour le dépistage d’un déficit androgénique devra être effectuée le matin. C’est en effet à cette heure que la différence entre testostéronémie de l’adulte jeune et de l’homme plus âgé est la plus nette, en raison d’une perte des variations circadiennes chez ce dernier (figure 7.4).

Fig. 7.4. Évolution des taux plasmatiques de T

Il s’agit des taux plasmatiques moyens de testostérone au cours du nycthémère chez des adultes jeunes (carrés blancs) ou âgés (carrés noirs). Sont mentionnés en # les points significativement différents entre les deux populations.

Compte tenu de l’existence d’un déficit testiculaire primaire comme un des mécanismes du déficit androgénique de l’homme âgé, l’association à l’une ou l’autre des valeurs précédentes d’une inflation du taux de LH plasmatique (N < 10 U/L)suggère à la fois l’existence d’un hypogonadisme et permet de préciser son caractère primaire. Même si l’élévation du taux de LH plasmatique s’avère inconstante, conséquence des altérations associées de la sécrétion gonadotrope liées à l’âge, la détermination conjointe du taux de LH plasmatique à celui de la T (effectuée au mieux sur le même prélèvement) doit être préférée à la seule mesure de la testostéronémie totale, puisque cette double mesure a bien des chances d’apporter des informations supplémentaires. À noter qu’il est tout à fait possible de constater l’association d’une inflation du taux de LH à celle d’un taux normal de T. Cette situation non exceptionnelle chez l’homme âgé peut être le reflet d’un déficit de la fraction libre de la T, masqué sur le plan biologique par une augmentation du taux de SHBG. Ce type de situation peut conduire au dosage de la T biodisponible (en 2e intention) qui atténue le biais apporté par l’inflation du taux de SHBG.

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