2  -  Syphilis primaire

L’incubation est de durée variable, en moyenne de 3 semaines.

La syphilis primaire est caractérisée par :

  • un chancre au point d’inoculation ;
  • une adénopathie satellite.


Le chancre est contagieux car il fourmille de tréponèmes.

2 . 1  -  Chancre syphilitique

2 . 1 . 1  -  Chancre

Le chancre est typiquement :

  • une exulcération (ou érosion) ou plus rarement une ulcération muqueuse (Figure 1) ;
  • de 5 à 15 mm de diamètre en moyenne ;
  • unique, plus rarement multiple ;
  • à fond propre, rosé ;
  • induré : c’est le seul caractère sémiologique vraiment évocateur. Il se traduit par l’impossibilité de plisser entre deux doigts la surface de l’ulcération qui ne fait qu’un bloc avec l’induration sous-jacente ;
  • indolore (différent de l’herpès +++).
Figure 1 : Syphilis primaire : ulcération génitale à fond propre et à base indurée

Aucune de ces caractéristiques n’est cependant pathognomonique. Un chancre syphilitique doit systématiquement être évoqué devant toute ulcération muqueuse aiguë (génitale, orale ou anale) (Figure 1).

2 . 1 . 2  -  Siège

Chez l’homme : le siège du chancre est assez électivement dans le sillon balano-préputial, plus rarement sur le gland ou sur le fourreau.

Chez la femme : le siège du chancre est le plus souvent sur la partie externe de la vulve (petites lèvres, grandes lèvres, fourchette), plus rarement vaginal et, (comme il est indolore) passe alors volontiers inaperçu.

Dans les deux sexes, le chancre peut siéger sur :

  • la muqueuse buccale ou pharyngée (fellation) ;
  • la muqueuse anorectale.

2 . 1 . 3  -  Adénopathie satellite

Le chancre s’accompagne d’une adénopathie satellite non inflammatoire (Figure 2), le plus souvent unilatérale.

Figure 2 : Syphilis primaire : adénopathie inguinale satellite d’un chancre génital

Dans certaines localisations (col utérin, rectum), l’adénopathie n’est pas cliniquement visible.

2 . 2  -  Évolution

L’évolution se fait vers la régression spontanée du chancre sans séquelle en quelques semaines.

Si le patient n’est pas traité, il sera apparemment guéri mais son état peut évoluer vers les stades plus tardifs de la syphilis :

  • environ 30 % des patients ayant présenté un chancre syphilitique vont présenter des signes de syphilis secondaire ;
  • des patients non traités peuvent également évoluer vers les stades de syphilis tardive (neurosyphilis) sans forcément présenter des signes de syphilis secondaire.
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