4  -  Lésions avec augmentation du risque relatif de cancer du sein


Les lésions bénignes élémentaires du sein constituent un ensemble hétérogène de lésions comprenant :

  • les papillomes : prolifération épithéliale d’architecture papillaire dans un canal ;
  • les adénofibromes : prolifération conjontivo-épithéliale du tissu palléal dans l’UDTL ;
  • les lésions inflammatoires (mastites) : inflammation du tissu palléal ;
  • la mastose fibrokystique : voir définition ci-après.

La mastose fibrokystique du sein est une maladie fréquente chez des patientes en périménopause, révélée par des anomalies radiologiques. À l’histologie, la mastose fibrokystique correspond à des modifications épithéliales et du tissu conjonctif, associant classiquement quatre éléments :

  • des kystes (dilatation de canaux galactophores) ;
  • une hyperplasie épithéliale canalaire ;
  • une adénose (prolifération du nombre de lobules) ;
  • des cicatrices radiaires (lésion stellaire à centre fibreux).

Certaines de ces lésions comportent un risque relatif (RR) augmenté de développer un cancer du sein, et constituent un environnement dans le tissu mammaire pouvant favoriser l’évolution vers une lésion cancéreuse. Jusqu’à ce jour, aucune voie continue de carcinogénèse n’est formellement établie dans le cancer du sein entre ces lésions bénignes et l’apparition d’un cancer.

Les lésions avec augmentation du RR de cancer sont principalement :

  • l’hyperplasie épithéliale de type canalaire. Elle se définit avec OU sans atypie. L’hyperplasie épithéliale canalaire atypique (HCA) est considérée comme une lésion proche du carcinome in situ sans en présenter l’ensemble des caractéristiques. Le risque relatif attribué à l’HCA serait de 5 (risque de développer un cancer du sein multiplié par 5) ;
  • le carcinome in situ de type canalaire (CCIS). C’est une maladie locale, sans rupture de la membrane basale. Le CCIS peut évoluer vers un cancer infiltrant. Il est souvent révélé par la présence de microcalcifications.
    En cas de CCIS, il faut également préciser la morphologie des noyaux (grade nucléaire de Holland), la présence de nécrose intralésionnelle ou les microcalcifications. La présence de nécrose souvent mêlée aux microcalcifications augmente le risque de cancer infiltrant.
    Le risque relatif attribué au CCIS serait de l’ordre de 8 à 10 ;
  • la néoplasie lobulaire in situ (LIN). Elle constitue une lésion proliférative in situ lobulaire. En fonction de leur importance et de l’aspect des cellules, on les classe en LIN1 également appelée hyperplasie lobulaire atypique, LIN2 ou LIN3 (ou carcinome lobulaire in situ/CLIS).
    Le risque relatif de développer un cancer serait assez faible (RR de l’ordre de 2).
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