Cette mouche parasite des bovins est tout particulièrement connue des vétérinaires sous sa forme larvaire qui, à maturité, se nomme en France le varon.
Cette affection, devenue très rare, touche exclusivement les enfants d'origine rurale ou ayant séjourné en région d'élevage bovin, à la campagne pendant les vacances d'été, période de ponte des insectes. Les signes cliniques sont multiples et peuvent se succéder ou se juxtaposer. La période d'apparition des troubles s'étale d'octobre à mars avec un maximum net en janvier.
Trois aspects cliniques sont à noter : des manifestations cutanées (lésion furonculeuse et/ou tumeurs ambulatoires), des manifestations profondes dominées par un syndrome méningé d'apparition brutale et des ophtalmomyiases internes (figure 25.1). Chez l'Homme, le cycle est toujours abortif en quelques mois mais le pronostic peut être grave (perte de la vision de l'œil atteint).
Il s'agit d'une parasitose cosmopolite, rencontrée en France et au Maghreb, très fréquente chez le mouton et la chèvre chez lesquels la ponte est effectuée au niveau des nasaux.
Chez l'Homme, la mouche vient pondre des œufs au niveau de la face. La larve libérée migre sur la conjonctive (myiase oculaire) ou dans les cavités nasales, voire sinusiennes : rhinorrhée plus ou moins purulente accompagnée de céphalées frontales. Cette « sinusite » connaît son étiologie lors de la sortie d'une larve au cours d'un éternuement ou d'un mouchage.
Le « ver de Cayor », de répartition africaine occidentale, est la larve parasite obligatoire de cette espèce. La spécificité est très large, mais essentiellement dans l'entourage de l'Homme ; en dehors de celui-ci, rats, chiens, porcs… sont également très parasités. La contamination se fait par contact direct avec les œufs en enfilant des vêtements mis à sécher au soleil et non repassés ou en s'asseyant sur un sol souillé. Il n'y a pas de cycle migratoire dans l'organisme. La larve de stade 1 s'enfonce là où elle est déposée, donne une papule inflammatoire « furonculeuse » qui évolue très rapidement (10 à 15 jours environ) avec une sensation de corps étranger mobile (figure 25.2). Un pertuis permet à la larve de respirer, puis de sortir.
Le parasitisme (nombre de larves), quelquefois important, est sans gravité.
L'évolution de cette myiase d'Amérique du Sud, ou « ver macaque », est très voisine de celle de Cordylobia mais beaucoup plus lente (de 1 à 6 mois) et plus selvatique. Le parasitisme de l'Homme est donc plus rare.
L'aspect très particulier de la larve au stade 2, en « courge » ou en « poire », et le grand développement de ses épines cuticulaires rendent difficile et douloureuse leur extraction par simple pression (figure 25.3).
De très nombreuses mouches, dont les larves vivent normalement dans des matières organiques en voie de putréfaction ou non, peuvent se rencontrer chez l'Homme. Les asticots se rencontrent aussi bien sur des cadavres que sur des plaies d'animaux ou d'hommes blessés, comateux ou grabataires.
Les genres classiques en Europe sont les suivants : les asticots de Lucilia spp. (mouche verte de la viande), Calliphora erythrocephala (mouche bleue de la viande) et Musca domestica (mouche domestique), fréquents sur les substances alimentaires avariées (viande, par exemple). Ils occasionnent surtout des myiases des plaies (plaies traumatiques par accident de la voie publique, blessures par armes à feu ou armes blanches, plaies ulcéreuses) au pronostic excellent. Il convient de rappeler d'ailleurs l'emploi pendant la guerre de 1914–1918 d'une Lucilia (L. sericata) dont les asticots, élevés aseptiquement, étaient déposés sur les plaies des blessés : supprimant sélectivement les chairs mortes, ils nettoyaient la blessure et accéléraient la guérison. Cette méthode redevient d'actualité.
Certaines espèces peuvent également se retrouver dans le conduit auditif externe et les organes génitaux, provoquant un prurit local.