4  -  Diagnostic biologique

Il faut mettre en évidence le parasite (diagnostic de certitude) et établir la phase de la maladie (phase lymphaticosanguine ou méningoencéphalitique), ce qui oriente le traitement et permet d'apprécier son efficacité.

4 . 1  -  Éléments d'orientation

À l'hémogramme, il existe une anémie et une hyperleucocytose avec une monocytose et surtout une plasmocytose constituée de cellules de Mott, gros plasmocytes remplis de vacuoles.

Le protidogramme montre une hyperprotidémie avec une hypoalbuminémie et une hypergammaglobulinémie liée à une élévation considérable des IgM sériques (4 à 20 fois la normale). Seule une petite fraction de ces IgM sont des anticorps dirigés contre les parasites. En zone d'endémie, cette augmentation des IgM est un signe de forte présomption et incite à la répétition des examens parasitologiques.

Le contexte inflammatoire de la maladie peut également être objectivé par l'augmentation de la CRP.

4 . 2  -  Diagnostic direct

Le trypanosome se recherche dans le sang, les ganglions, le liquide cérébrospinal. Exceptionnellement, il peut être mis en évidence dans le chancre d'inoculation.

L'examen de sang se fait à l'état frais entre lame et lamelle, avant coloration au MGG et après différentes techniques d'enrichissement, souvent nécessaires avec T. b. gambiense qui donne des parasitémies faibles :

  • centrifugation en tube capillaire hépariné, très utilisé sur le terrain : les trypanosomes, très mobiles, sont retrouvés à l'interface leucocytes-plasma ;
  • centrifugation après lyse des hématies ou leucoconcentration ;
  • filtration sur colonne échangeuse d'ions (DEAE cellulose) : les trypanosomes, seuls éléments du sang à passer à travers la colonne, sont recueillis dans un tube. Sur le terrain, des minicolonnes prêtes à l'emploi sont utilisées.

4 . 3  -  Diagnostic indirect

Il repose sur la recherche d'anticorps spécifiques :

  • le test d'agglutination des trypanosomes (CATT) utilise des trypanosomes fixés et colorés. Facile à réaliser (sang total, plasma ou sérum) et fiable, il est le premier examen réalisé lors des prospections sur le terrain, entraînant la recherche de trypanosomes dans le sang et les ganglions. Des faux négatifs peuvent être observés, notamment au Cameroun et au Nigeria. Le CATT n'est pas applicable aux infections à T. b. rhodesiense ;
  • l'immunofluorescence indirecte (IFI), moins pratiquée, exige un titre élevé pour exclure la réaction croisée avec les autres agents pathogènes ;
  • des techniques de diagnostic rapide (immunochromatographie) sont en cours de développement.

4 . 4  -  Diagnostic de phase

Le diagnostic de phase est capital pour permettre le choix du traitement et nécessite la réalisation d'une ponction lombaire. La présence de trypanosomes dans le liquide cérébrospinal (souvent après enrichissement par centrifugation) signe le passage en seconde phase. Une numération des leucocytes supérieure à 5/mm3 ou un taux d'IgM supérieur à 10 % de la protéinorachie doivent également faire craindre une atteinte méningoencéphalitique.

4 . 5  -  Suivi du traitement

L'efficacité du traitement est évaluée sur le plan clinique et biologique sur la disparition des trypanosomes dans le sang et le liquide cérébrospinal et la normalisation des paramètres biochimiques. Le suivi doit être assuré tous les 6 mois sur une période de 2 ans.

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