Après une piqûre infectante, une réaction inflammatoire locale transitoire se développe, le chancre d'inoculation (figure 8.5), parfois accompagné d'une adénopathie satellite.
Après une incubation pouvant durer de quelques jours à quelques années, la maladie diffuse à tout l'organisme par voie lymphaticosanguine. La fièvre d'évolution « anarchique », rebelle aux antibiotiques et antipaludiques, est alors le symptôme le plus constant. Des céphalées et une asthénie sont souvent associées. Des adénopathies précoces, indolores, mobiles et souvent peu volumineuses, touchent les ganglions cervicaux et sus-claviculaires.
L'hépatosplénomégalie est modérée. Le prurit est le signe cutané le plus fréquent. Les œdèmes de la face donnent un aspect lunaire très évocateur. Les éruptions cutanées, nommées trypanides, sont peu visibles sur peau foncée. Il s'agit d'éruptions polycycliques, érythémateuses, sur le tronc et les racines des membres, inconstantes et fugaces.
Des troubles cardiovasculaires, palpitations et précordialgies, peuvent également exister.
Elle survient après un délai très variable. Les signes neurologiques sont au premier plan :
En France, il faudra évoquer ce diagnostic chez les patients d'origine africaine hospitalisés pour des troubles psychiatriques.
Elle aboutit à un état grabataire cachectique. Le malade décharné et léthargique sombre dans le coma d'évolution fatale. Des infections, des complications rénales et cardiovasculaires peuvent hâter la fin.
La trypanosomose humaine africaine à T. b. rhodesiense possède un caractère plus aigu et plus sévère. Fièvre, trypanides, troubles cardiaques et hépatiques sont précoces ; la coexistence des phases sanguine et neurologique conduit à l'évolution rapide vers la mort, en 3 à 6 mois.