2 - Autres distomatoses hépatobiliaires, intestinales et pulmonaires

Il existe d’autres espèces de douves capables de parasiter l’Homme, responsables de distomatoses hépatiques, pulmonaires ou intestinales en fonction de la localisation des vers adultes. Ces distomatoses peuvent infester des voyageurs se rendant en Asie, en Afrique ou en Amérique du Sud selon les espèces. Elles ont chacune un agent alimentaire contaminant particulier, la voie de contamination est donc toujours orale (cf. tableau 19.1).

2.1 - Autres distomatoses hépatiques

Elles sont essentiellement dues à des douves de la famille des opisthorchidés (Opisthorchis viverrini, O. felineus, Clonorchis sinensis). Elles se rencontrent en Asie (Chine, péninsule indochinoise) après consommation de poissons crus d’eau douce. Les agents pathogènes sont de petites douves (1 cm) vivant dans les voies biliaires de l’hôte définitif (Homme, félidés sauvages, civette). Par les habitudes alimentaires des populations locales, ces douves sont très fréquentes en Extrême-Orient (Chine, Laos, Vietnam, Thaïlande, Myanmar) et observées en France chez les réfugiés ou voyageurs en provenance de ces pays.

Les hôtes intermédiaires sont des mollusques d’eau douce (Bithynia sp.). Les cercaires sont enkystées dans les muscles et sous les écailles de poisson (Cyprinidae : poisson rouge, tanche, carpe, gardon). L’hôte définitif se contamine en ingérant crus, séchés ou peu cuits les poissons infestés.

Le diagnostic biologique par examen parasitologique des selles est facile car les œufs sont en général très nombreux dans les selles. Le traitement repose sur le praziquantel (Biltricide®) 75 mg/kg par jour en deux ou trois prises pendant 2 jours.

La dicrocœliose, ou petite douve du foie, est une distomatose hépatique très fréquente chez de nombreux animaux, mais exceptionnelle chez l’Homme en raison du mode de contamination (consommation de fourmis). Il n’est pas rare cependant de retrouver des œufs de Dicrocoelium dendriticum dans les selles humaines. Mais, le plus souvent, ces œufs découverts dans les selles humaines correspondent à un pseudoparasitisme lié à la consommation de foie d’animaux parasités (moutons). Les œufs ingérés avec le foie de l’animal sont retrouvés dans les selles (œufs en transit). La connaissance de la possibilité d’œufs en transit est importante : leur mise en évidence dans les selles impose de renouveler l’examen parasitologique des selles après 1 semaine de régime alimentaire sans ingestion de foie ou de pâté, afin d’éliminer une authentique parasitose.

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