- Pré-requis et Objectifs
- Cours
- Annexes
- Votre Avis
Tous les échantillons biologiques doivent être prélevés dans des récipients stériles et acheminés rapidement au laboratoire. Le prélèvement doit être accompagné d’un minimum de renseignements cliniques.
Pour la peau et les ongles, les lésions sont grattées avec une curette tranchante (grattoir de Vidal) ou un vaccinostyle. Pour les ongles, il faut découper à la pince la partie décollée de l’ongle puis gratter la partie friable à la limite entre zone saine et zone malade.
En cas de périonyxis, il suffit de presser le bourrelet érythémateux et de prélever les sérosités à l’écouvillon. Les muqueuses sont frottées avec deux écouvillons stériles humidifiés à l’eau distillée stérile (un pour l’examen direct, l’autre pour la culture) et les lésions membraneuses de la muqueuse buccale sont détachées avec une curette ou à l’écouvillon.
En cas de candidoses systémiques, les hémocultures sur milieux mycologiques ou bactériologiques sont répétées, et des prélèvements de différents sites sont envoyés au laboratoire en fonction des signes d’appel. Si la candidose disséminée s’accompagne de lésions cutanées, celles-ci doivent être prélevées.
L’examen direct microscopique permet une orientation rapide du diagnostic. Les levures apparaissent sous forme arrondie ou ovalaire, de 4 μm à 8 μm, éventuellement bourgeonnantes. La présence de filaments oriente vers les espèces capables de filamenter (C. albicans, C. parapsilosis, C. krusei, C. tropicalis) et élimine ainsi C. glabrata, incapable de filamenter (figure 28.8). Les levures sont également visibles sur des étalements colorés au MGG ou au Gram (les levures sont Gram-positives). Une évaluation semi-quantitative des éléments, voire quantitative dans certains types de prélèvements comme les urines est souhaitable.
Les levures du genre Candida croissent sur de nombreux milieux. L’inhibition de la pousse des bactéries est nécessaire pour individualiser les levures. Les cultures sont donc réalisées sur milieu de Sabouraud additionné de chloramphénicol ou de gentamicine. Les colonies de levures sont blanc crème (figure 28.9). Les champignons du genre Candida poussent à 37 °C en 48 heures environ. Le diagnostic d’infections systémiques à levures repose sur les hémocultures sur milieux bactériologiques ou spécifiques des champignons.
L’identification des levures s’effectue à l’aide de critères phénotypiques, comme la formation d’un pseudomycélium sur milieu pauvre, de chlamydospores, et l’assimilation ou la fermentation de certains sucres à l’aide de galeries. Il existe des milieux chromogènes permettant une discrimination des espèces selon leur couleur et décelant d’éventuelles associations. Ainsi, l’identification est rendue avec un gain de temps (24 à 48 heures). Il existe également des tests d’identification simples et rapides (anticorps monoclonaux). La spectrométrie de masse de type MALDI-TOF est devenue la méthode de choix pour une identification rapide des levures (quelques heures).
Celui-ci peut être réalisé quand il existe une suspicion de candidose systémique avec localisation secondaire. Les structures fongiques sont mieux vues au PAS et aux colorations spécifiques à l’argent (Gomori-Grocott). Sur une biopsie cutanée, seul l’examen anatomopathologique permet de confirmer le caractère invasif de la levure. La culture permet d’identifier l’espèce.
Il ne devrait être réalisé que lors d’infections profondes, récidivantes, ou lors d’échecs thérapeutiques dans les candidoses des muqueuses.
Elle est réservée au dépistage des candidoses systémiques par la recherche de mannanes ou de β(1,3)-D-glucanes, constituants de la paroi des Candida. La sensibilité et la spécificité de ces tests semblent toutefois insuffisantes.
La sérologie n’a aucune indication dans les candidoses superficielles. En revanche, la détection isolée d’anticorps a été utilisée dans l’étude de la colonisation pour évaluer le risque fongique. Mais son interprétation est délicate : il est difficile de distinguer les patients infectés des patients colonisés, et les patients immunodéprimés ont très souvent une faible réponse anticorps.
Les meilleurs résultats ont été obtenus dans les cas de candidoses disséminées chroniques. Un couplage de la recherche de mannanes et d’anticorps circulants permet d’améliorer la valeur diagnostique. La disparition de l’antigène avec apparition d’anticorps serait évocatrice d’une candidose tissulaire. Un suivi sérologique des patients est proposé, des résultats sur des sérums isolés n’ayant que peu de signification.