Introduction

Les Candida sont des levures, micro-organismes endogènes ou exogènes, dont le pouvoir pathogène ne s’exprime qu’en présence de facteurs favorisants locaux ou généraux. Les candidoses peuvent donc être des infections opportunistes dont les causes sont très variées. Le spectre clinique s’étend des formes localisées (cutanées et/ou muqueuses), d’une grande fréquence en médecine générale, aux atteintes invasives rencontrées chez les patients hospitalisés cumulant de nombreux facteurs de risque et dont le pronostic est souvent réservé. La seule présence de ces levures n’est pas synonyme de maladie, car l’isolat responsable de l’infection est le plus souvent celui que le malade héberge à l’état commensal. Les atteintes invasives sont un exemple d’infections liées aux soins, résultant des traitements médico-chirurgicaux de plus en plus agressifs chez des patients de plus en plus fragiles. Le diagnostic de ces mycoses est difficile et repose sur un faisceau d’arguments cliniques, radiologiques et biologiques.

1  -  Épidémiologie

1 . 1  -  Agents pathogènes

Le genre Candida compte un peu moins de 200 espèces et regroupe des levures non pigmentées, non capsulées, à bourgeonnement multilatéral, capables de former des filaments (par exemple C. albicans) ou non (par exemple C. glabrata) et donnant des colonies blanches et crémeuses en culture. Il est difficile de détailler l’ensemble des particularités des différents Candida. Durant leur adaptation au commensalisme, certaines espèces se sont spécialisées pour certains sites anatomiques. Ainsi, C. albicans, principale levure impliquée en pathologie humaine, est un composant du microbiote des muqueuses digestives, respiratoires et génitales. Il ne se retrouve pas sur la peau saine. À l’inverse, C. parapsilosis est une levure fréquente de la peau mais pas du tube digestif, et expose au risque de contaminations manuportées. C. glabrata et C. tropicalis ont une écologie proche de celle de C. albicans. De nombreuses espèces vivent dans le milieu extérieur et peuvent se retrouver accidentellement dans le tube digestif suite à leur ingestion (C. krusei) et être exceptionnellement responsables d’une infection, le plus souvent chez des patients immunodéprimés ou ayant bénéficié d’un geste chirurgical, en particulier la chirurgie digestive. La pandémie de sida a entraîné une augmentation de candidoses oropharyngées et Å“sophagiennes, dont le nombre a ensuite considérablement chuté avec la généralisation des thérapies antirétrovirales.

1 . 2  -  Facteurs de risque

Pour les formes cutanéomuqueuses, les facteurs locaux (macération, irritations…) sont souvent prédominants. Mais les facteurs généraux doivent aussi être pris en considération : diabète, grossesse, surcharge pondérale, âges extrêmes, certaines atteintes de l’immunité cellulaire en particulier au cours du sida, corticothérapie et antibiothérapie à large spectre.

Pour les infections invasives, les facteurs de risque sont plus nombreux et varient selon le terrain (immunodéprimés, chirurgie digestive lourde, patients de réanimation, toxicomanes par voie intraveineuse…).

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