4  -  Diagnostic de laboratoire

4 . 1  -  Chronologie des examens en fonction de l’évolution


Il existe 3 phases :

  • Phase septicémique: hémoculture et LCR jusqu'au 8ème jour.
  • Phase immunitaire: débute au 6ème jour pour les IgM (non spécifique du sérogroupe en cause).
  • Phase d’élimination des leptospires dans les urines du 15ème au 25ème jour en l'absence d'antibiothérapie.

4 . 2  -  Diagnostic direct

4 . 2 . 1  -  Prélèvements

Sang :   recueil sur héparine ou EDTA (jamais de citrate).
            examen en MO à fond noir (spécificité médiocre, nombreux pièges)
            ensemencement sur milieux de cultures appropriés (cf Q.S.)
            inoculation à l'animal avec prise de température.

LCR : idem.

Urines : en l'absence d'antibiothérapie.
            ensemencement rapide car lyse des bactéries en moins de 6 h.
            addition de 5 fluoro-uracile pour les urines contaminées.
            inoculation à l'animal.

Pour l’amplification génique, les mêmes prélèvements peuvent être utilisés.

4 . 2 . 2  -  Culture


Il est possible de mettre les prélèvements en culture en utilisant des milieux spécifiques : Ellinghausen et McCullough modifié par Johnson et Harris (EMJH), incubé à environ 29°C.

Le temps de génération de ces bactéries étant long, l'incubation est poursuivie pendant 2 mois. L'identification des souches isolées est réalisée par le Centre National de Référence des Leptospires.

La détermination du sérogroupe se fait avec une batterie de sérums pour recherche d’une micro-agglutination (fonction du titre le plus élevé).

La recherche du sérovar est du domaine des laboratoires de référence (technique d’agglutination – adsorption).

4 . 2 . 3  -  Amplification génique


Diagnostic par PCR : amplification des gènes rrs (331 bp) spécifique du genre Leptospira associée à une hybridation, lipL32, hap1(animaux).

Le diagnostic d’espèce utilise les techniques de biologie moléculaire : sondes, MRSP (Mapped Restriction Site Polymorphisms), hybridation ADN/ADN

4 . 3  -  Diagnostic indirect


Positivité des réactions sérologiques à partir du 6ème jour.

4 . 3 . 1  -  Réaction macroscopique ou macro-agglutination sur lame


Elle n’est plus recommandée.

4 . 3 . 2  -  Méthode par ELISA


Elle se réalise avec l’antigène L. biflexa sérovar patoc. Son intérêt est de détecter les IgM (6ème jour) et les IgG.

Le seuil fixé à 1/400.

Cependant, dans de nombreux cas de leptospirose dus aux sérogroupes Grippotyphosa et Australis, les IgM ne sont pas ou mal détectées. Cette réaction se négative généralement dans un délai de 2 à 3 mois.

4 . 3 . 3  -  Réaction microscopique d'agglutination-lyse (MAT)


C’est la réaction de Martin - Pettit, Kolochine-Erber.

lle met en jeu les propriétés lytiques et agglutinantes du sérum pour le sérotype utilisé: bactériolyse en présence de complément.

Sa lecture associe la présence de leptospires libres, la force d'agglutination, l'intensité de la lyse.

Le titre-seuil > à 100. ou augmentation par 4 du titre entre un sérum précoce et tardif.

La limite de la réaction se lit dans la dilution présentant moins de 50% de leptospires demeurées libres entre les agglutinats et non plus celle présentant une moindre différence avec la dilution supérieure.

-La réaction est positive dès le 8ème-10ème jour. On observe une décroissance des titres en 3-6 mois avec quelques fois des taux résiduels au-délà.

Il existe des faux :

  • positifs : sujets guéris avec anticorps mais cinétique plate.
  • négatifs:         
    • prélèvement précoce
    • antibiothérapie précoce.
    • sérotype inhabituel
    • variations individuelles.
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