2  -  Dynamique de la croissance


La croissance bactérienne est l’accroissement ordonné de tous les composants de la bactérie. Elle aboutit à l’augmentation du nombre de bactéries.

Au cours de la croissance, il se produit, d’une part, un appauvrissement du milieu de culture en nutriments et, d’autre part, un enrichissement en sous-produits du métabolisme, éventuellement toxiques. La croissance peut être étudiée en milieu liquide ou solide.

2 . 1  -  Courbe de croissance


La croissance d’une bactérie s’étudie en milieu liquide. Il existe 6 phases dont l’ensemble constitue la courbe de croissance.

  • Phase de latence : le taux de croissance nul (µ = 0). La durée de cette phase dépend de l’âge des bactéries et de la composition du milieu. C’est le temps nécessaire à la bactérie pour synthétiser les enzymes adaptées au nouveau substrat (pas de phase de latence si repiquage sur milieu identique au précédent).
  • Phase d’accélération : il se produit une augmentation de la vitesse de croissance.
  • Croissance exponentielle : le taux de croissance atteint un maximum (µ=max). Cette phase dure tant que la vitesse de croissance est constante. Le temps de doublement des bactéries est le plus court. La masse cellulaire est représentée par des cellules viables (mortalité nulle).
  • Phase de ralentissement : la vitesse de croissance régresse. Il y a un épuisement du milieu de culture et une accumulation des déchets. Il existe un début d’autolyse des bactéries.
  • Phase maximale stationnaire : le taux de croissance devient nul (µ = 0). Les bactéries qui se multiplient compensent celles qui meurent. Il se produit une modification de l’expression des gènes. Les bactéries en état de déprivation synthétisent  des protéines de manque qui rendent la cellule plus résistante aux dommages : augmentation du pontage du peptidoglycane, fixation des protéines à l’ADN des cellules de manque, chaperones qui empêchent la dégradation protéique et renaturent les protéines endommagées ;
  • Phase de déclin : le taux de croissance est négatif (µ < 0). Toutes les ressources nutritives sont épuisées. Il y a accumulation de métabolites toxiques. Il se produit une diminution d’organismes viables et une lyse cellulaire sous l’action des enzymes protéolytiques endogènes. Cependant, il persiste une croissance par libération de substances libérées lors de la lyse (croissance cryptique). La mort cellulaire est caractérisée par l’absence de réplication irréversible.
Figure 1 : Courbe de croissance

2 . 2  -  Croissance in vitro (milieux liquide et solide)


Les bactéries peuvent être cultivées en milieux liquide, solide et semi-liquide. Les milieux liquides sont utilisés pour la culture de bactéries pures. Les milieux solides ou semi-solides, à base d’agar, sont utilisés pour l’isolement de bactéries. Dans ces milieux, ont été ajoutés des nutriments favorisants la croissance des bactéries étudiées.

2 . 3  -  Croissance in vivo


In vivo
, la croissance bactérienne n’est pas similaire à celle observée in vitro. Elle est beaucoup plus ralentie. La phase de latence est beaucoup plus longue. Les bactéries n’ont pas toujours tous les nutriments à leur disposition pour leur croissance. In vivo, les bactéries peuvent être phagocytées par les macrophages et les polynucléaires et être inhibées par les produits antibactériens comme le lysozyme ou le complément.

Temps de génération in vitro et in vivo de quelques bactéries
  Bactéries TG in vitro (min) 
 TG in vivo (h) 
  Escherichia coli          20-40          5
  Salmonella Typhimurium         20-40        3-5
  Staphylococcus aureus            40        3-5
  Pseudomonas aeruginosa            40         4
  Vibrio cholerae            20       2-5
  Mycobacterium tuberculosis         120-240     24-48
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