Introduction

La thrombose veineuse profonde (TVP) des membres inférieurs est indissociable de sa complication immédiate qu'est l'embolie pulmonaire (EP) ce qui justifie le concept de
maladie thromboembolique veineuse (MTEV). 70 à 90 % des EP sont dues à une TVP des membres inférieurs. La MTEV vient souvent compliquer l'évolution d'une autre
pathologie ou un geste chirurgical. De ce fait, il s'agit fréquemment d'une pathologie acquise en milieu hospitalier. La MTEV présente un risque vital immédiat, l'EP, alors
qu'à distance de l'épisode aigu le risque est lié au développement d'une maladie postthrombotique et plus rarement à l'évolution vers une pathologie pulmonaire chronique.
L'incidence annuelle de la MTEV est mal connue. En France elle serait de plus de 100.000 cas, à l’origine de 5 à 10.000 décès.

1  -  Diagnostiquer une thrombose veineuse

1 . 1  -  Clinique

Les signes cliniques de TVP ne sont pas fiables, entraînant autant de diagnostics par excès que par défaut. Leur performance peut être améliorée par la prise en compte simultanée de l’ensemble des signes cliniques, du terrain et d’un diagnostic différentiel au moins aussi probable. Ces données sont aujourd’hui intégrées dans le calcul de scores de probabilité clinique (cf tableau T1).

La TVP est d’autant plus évoquée que les signes cliniques sont unilatéraux. La douleur spontanée ou provoquée par la palpation du mollet est présente dans 60 % des cas.
L'oedème est fréquent et doit être quantifié avec un mètre ruban. Il est significatif au mollet si la différence est de plus de 3cm. Une élévation de la température cutanée peut compléter le tableau. La survenue d’une dilatation veineuse superficielle non variqueuse, bien que rare, est très évocatrice. Les TVP les plus fréquentes siègent au niveau jambier. Une cyanose peut compléter le tableau d’obstruction veineuse. En cas de TVP iliaque, on observe un oedème débutant à la racine de la cuisse et une douleur
inguinale. La première expression clinique d'une TVP peut être l'embolie pulmonaire.
L’évaluation de la probabilité clinique a priori est utile pour décider si la mise en route d’un traitement anticoagulant doit être immédiate (forte probabilité) ou doit attendre le résultat des examens complémentaires.

Tableau 1: calcul des scores de probabilité clinique
1/6