4  -  Examen du nouveau-né à terme ou près du terme

4 . 1  -  Le premier examen pédiatrique

Le nouveau-né doit avoir un examen clinique avant qu’il ne soit transféré dans le service des suites de couches avec sa mère. Un examen plus complet sera effectué dans les jours suivants.
Depuis l'arrêté du 18/10/94, il est prévu que tout nouveau-né peut bénéficier dans les
24 premières heures de vie d'un premier examen clinique détaillé ; le raccourcissement éventuel à 48-72 h du séjour en maternité du couple mère-enfant rend cet examen impératif. Un examen médical est de toute façon obligatoire au cours de 8 premiers jours de vie, qui donne lieu à l’établissement d’un certificat de santé.
Il commence par la lecture du dossier médical (éventuelles pathologies et thérapeutiques maternelles, anomalies biométriques ou morphologiques foetales) et l'interrogatoire de la mère (antécédents personnels et familiaux). Il est réalisé après lavage soigneux des mains et port d'une surblouse, chez un nouveau-né nu et calme, dans de bonnes conditions thermiques (rampe chauffante) et d'éclairage (lumière du jour au mieux), en commentant son déroulement aux parents.

L’objectif de ce premier examen est double :

  • s’assurer de l’absence de pathologie vitale respiratoire ou cardiaque (cyanose, détresse respiratoire, ou neurologique (troubles de conscience, hypertonie…).
  • dépister des anomalies et malformations, le plus souvent externes et donc facilement repérables, nécessitant soit une prise en charge rapide avec l’appel du pédiatre, soit une information auprès des parents ( Fuloria M, Kreiter S. The newborn examination. American Family Physician 2002 ) Des signes d’appel échographiques peuvent orienter l’examen.


Le moment, les modalités, et le lieu de l’examen clinique, dans les deux premières heures, doivent être prévus dans chaque maternité : la plupart des centres mettent en place cet examen avec une table d’examen dans la salle de naissance en cas de naissance par voie basse, ou sur la table de réanimation en cas de naissance par césarienne.
La personne habilitée est essentiellement la sage-femme responsable de l’accouchement.
Une traçabilité de cet examen doit apparaître dans un document.
Les anomalies à rechercher sont les suivantes et l’appel du pédiatre sera décidé en fonction de la gravité et du risque lié à l’anomalie :

  • Anomalies du crâne, de la face et du cou : céphalhématome et bosse séro-sanguine, fentes labiales et vélo-palatines par l’inspection et le toucher au doigt,
  • Anomalies du visage : paralysie faciale
  • Anomalies des yeux : observation des pupilles et de la cornée,
  • Paralysie du plexus brachial, fracture de clavicule,
  • Anomalies de la paroi abdominale,
  • Anomalies des hanches si l’examen du pédiatre n’est pas prévu dans les 24 heures,
  • Malformations ano-rectales : inspection visuelle en écartant les fesses ; un examen avec une sonde ano-rectale, introduite de quelques centimètres, peut être pratiqué.
  • Anomalies de la charnière lombo-sacrée : fossettes ou anomalies cutanées,
  • Malformations des organes génitaux et urinaires : ectopie ou cryptorchidie (appel du pédiatre pour envisager une hyperplasie congénitale des surrénales avec ou sans perte de sel), et hypospadias chez le garçon, anomalies vulvaires chez la fille,
  • Anomalies des extrémités et des membres : doigts ou orteils surnuméraires, pieds malpositionnés,
  • tout autre signe ou tout ensemble de signes pouvant évoquer une anomalie (chromosomique par exemple).

4 . 2  -  Enquête anamnestique

Elle est indispensable pour une bonne prise en charge adaptée à chaque nouveau-né car les résultats de cette enquête permettront d'orienter l'examen du nouveau-né en fonction des éléments susceptibles de retentir sur l'état de l'enfant.
Les renseignements seront pris auprès des parents, de l'équipe obstétricale, du médecin de famille.

4 . 2 . 1  -  Antécédents familiaux :

  • maladie héréditaire familiale,
  • décès inexpliqué en période néonatale, risque de maladie métabolique,
  • notion de consanguinité.

4 . 2 . 2  -  Antécédents maternels :

Maladie antérieure à la grossesse pouvant, directement ou par l'intermédiaire du traitement, avoir un effet sur le foetus.

4 . 2 . 3  -  Déroulement précis de la grossesse :

  • modalités de surveillance,
  • examens paracliniques (échographies, sérologies : rubéole, toxoplasmose, Hbs, HIV),
  • âge maternel :
    • si supérieur à 35-40 ans : risque d'anomalies chromosomiques,
    • si inférieur à 18 ans : risque de prématurité, d'hypotrophie,
  • recherche de groupes sanguins et de facteurs rhésus pouvant entrainer un risque d'incompatibilité foeto-maternelle,
  • conditions socio-économiques :
    • si mauvaises : augmentation du risque de prématurité, d'hypotrophie,
  • gémellité : risque de prématurité, d'hypotrophie, de difficultés obstétricales,
  • métrorragies : risque d'anémie,
  • diabète maternel mal équilibré :
    • risque de gros bébés, de prématurité, d'hypoglycémie, de malformations,
  • HTA - toxémie gravidique :
    • risque d'hypotrophie, de souffrance neurologique.
  • Infections :
    • virales en début de grossesse : risque d'embryo-foetopathies
    • bactériennes en fin de grossesse : risque d'infection materno-foetale et prématurité.
  • prise de médicaments :
    • en début de grossesse : risque d'embryopathie
    • en fin de grossesse : risque d'intoxication
  • Intoxication : tabac, alcool, autres drogues :
    • risque de malformations, de souffrance neurologique, de syndrome de sevrage.


En pratique, toute pathologie maternelle pendant la grossesse devra être connue.

4 . 2 . 4  -  Déroulement précis de l'accouchement

  • Terme théorique
    • prématurité : risque d'hypothermie, d'hypoglycémie, d'hypocalcémie, de détresse respiratoire, d'hémorragie intra-crânienne.
    • post maturité : risque de souffrance neurologique, d'inhalation de liquide amniotique.
  • rupture des membranes amniotiques de plus de 12 heures : risque d'infection.
  • hydramnios - oligoamnios : risque de malformations.
  • durée et progression du travail
  • éventuelles manœuvres instrumentales
  • voie basse ou césarienne (indication).
  • le liquide amniotique teinté, les anomalies du rythme cardiaque fœtal, du doppler fœtal sont des signes de souffrance neurologique.
  • pathologie funiculaire : risque d’hypoxie-anoxie
  • drogues maternelles, anesthésie
  • état du placenta.
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