3  -  Les membranes

Le fœtus et son cordon ombilical baignent dans le liquide amniotique et sont enfermés dans une poche : la cavité amniotique, limitée par les membranes amniotiques.

Les membranes sont aux nombre de deux : l’amnios (au contact du fœtus) et le chorion (adhérente à la caduque).

3 . 1  -  Leur structure

3 . 1 . 1  -  Le chorion

Il repose sur la caduque. C’est la membrane ovulaire la plus externe et la plus épaisse : 0,4 mm.

On y retrouve des éléments trophoblastiques :

  • les cellules cytotrophoblastiques, siège d’une synthèse protéique,
  • les cellules du syncitiotrophoblaste, siège d’une synthèse lipidique.


Cette membrane est fibreuse, transparente et assez résistante. Au niveau du placenta, elle devient la plaque choriale d’où émanent les villosités choriales.

Le chorion adhère fortement à la caduque et se sépare facilement de l’amnios. Entre ces deux membranes peuvent se former des poches amnio-choriales, remplies plus ou moins d’électrolytes.

Au niveau de l’orifice interne du col utérin, le chorion est directement en rapport avec le bouchon muqueux qui obture le canal cervical.

Le chorion est vascularisé ce qui permet un apport de nutriment à l’amnios par diffusion.

3 . 1 . 2  -  L’amnios

C’est une membrane mince de 0,10 mm mais plus résistante que le chorion qui tapisse la face interne du placenta, engaine le cordon ombilical et rejoint au niveau de l’ombilic la peau du fœtus. Elle est d’origine ectodermique et contient le liquide amniotique.

L’amnios est composé de 4 couches distinctes qui sont, de la plus profonde à la plus externe au contact du chorion :

  • l’épithélium amniotique constitué de collagène et de glycoprotéines (comme la fibronectine) induisant une propriété élastique à la membrane (capacité de déformation puis de retour à la normale),
  • la membrane basale,
  • la couche fibroblastique,
  • une couche fibreuse formant le « squelette » de l’amnios induisant sa résistance,
  • une couche spongieuse qui permet à l’amnios de glisser sur le chorion attaché à la caduque et donc d’absorber les contraintes physiques supportées par les membranes.


Les cellules amniotiques participent aux transferts fœto-maternels.
Elles secrètent les éléments du vernix caseosaDéfinitionEnduit sébacé qui s'étale en une couche plus ou moins épaisse sur la région dorsale, les plis axillaires et inguinaux du fœtus et du nouveau-né. .
En fin de grossesse, l’amnios subit une involution avec une dégénérescence ce qui explique la diminution du vernix chez le post-mature.

3 . 2  -  Physiologie

La membrane amniochoriale est donc une membrane semi-perméable à structure poreuse. Elle est perméable à l’eau, aux électrolytes, à l’urée, au glucose, à la créatinine et aux protéines de poids moléculaire inférieur à 150 000.

Les échanges d’eau aboutissent à une sortie de liquide de la cavité amniotique vers la mère de 0,3 à 0,7 ml par heure à terme. Ce phénomène participe à l’oligomanios physiologique du terme. Il suit un gradient de pression osmotique.

Les membranes jouent également un rôle de barrière aux agents infectieux.

3 . 3  -  Biologie

Les membranes ont une activité importante de métabolisation et participent à l’activité endocrine du placenta.

3 . 3 . 1  -  Activité enzymatique

Il existe au niveau du chorion décidualDéfinitionQui concerne la caduque., en début de travail, une synthèse de prolactine, de lipides dont l’acide arachidonique. Les membranes produisent de la phospholipase A2, enzyme qui permet la synthèse des prostaglandines à partir de l’acide arachidonique.

3 . 3 . 1 . 1  -  Récepteurs hormonaux

On retrouve au niveau des membranes des récepteurs à la rénine, à l’angiotensine et à la prolactine qui jouent un rôle dans le déclenchement du travail spontané.

Les mécanismes précis de la mise en travail ne sont pas connus.

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