2 . 3  -  Intestin grêle

L’intestin fait suite à l’estomac au niveau du pylore. L’intestin grêle est un tube d’environ 5 m de longueur qui se divise en duodénum, court, situé autour du pancréas, en jéjunum qui correspondant environ aux 2/5 de l’intestin grêle et en iléon, qui représente les 3/5 distaux. La transition entre chaque portion est progressive. Les quatre couches décrites plus haut sont présentes au niveau de l’intestin grêle.

Muqueuse : l’augmentation de la surface d’échange pour augmenter l’absorption des nutriments est permise par plusieurs structures : la grande longueur de l’organe ; la présence de valvules conniventes (plis transversaux qui concernent la muqueuse et la sous muqueuse) surtout présentes au niveau du jéjunum, les villosités intestinales (structures étroites intéressant la muqueuse très longues au niveau du duodénum et du jéjunum proximal) et les microvillosités du pôle apical (soit 350 m2 de surface d’échange).

Chaque villosité est centrée par un axe conjonctif lâche contenant des capillaires fenêtrés situés au contact de la lame basale de l’épithélium de revêtement. La villosité est drainée par un canal lymphatique borgne : le chylifère. L’axe de la villosité est parcouru par de petits faisceaux de fibres musculaires lisses issus de la muscularis mucosae formant les muscles de Brücke qui viennent s’insérer sur la lame basale de l’épithélium

L’épithélium de la muqueuse de tout l’intestin grêle est simple, prismatique composé de cellules prismatiques à plateau strié appelées entérocytes, de cellules caliciformes et de cellules endocrines.

  • Les entérocytes :

Le plateau strié des entérocytes correspond en microscopie électronique à des microvillosités : prolongements cytoplasmiques réguliers disposés parallèlement les uns aux autres et contenant des microfilaments d’actine, reliés aux protéines trans membranaires par des protéines accessoires (fimbrine et villine).

Les glycoprotéines de la membrane plasmique sont très abondantes au niveau des microvillosités et forment le glycolemme ou glycocalix (ou encore cell coat).

Au niveau du pôle latéral des entérocytes, des systèmes de jonction assurent l’étanchéité de l’espace intercellulaire (jonctions serrées les plus apicales : zonula occludens) et la cohésion des cellules (zonula adhérens et desmosomes).

Les entérocytes
  • Les cellules caliciformes :

Elle élaborent du mucus et sont dites à pôle ouvert. Les grains de sécrétion sont accumulés au pôle apical et refoulent le noyau dans la région basale qui est plus étroite.

Le chorion de la muqueuse est un tissu conjonctif lâche contenant les glandes de Lieberkühn : L’épithélium des villosités se prolonge dans le chorion pour former les glandes de Lieberkühn qui comporte des entérocytes, des cellules à mucus, des cellules entéro-chromaffines et des cellules de Paneth.
Les cellules de Paneth sont regroupées à la base des glandes de Lieberkühn. Elles ont un cytoplasme basophile et élaborent des grains de sécrétion contenant du lysozyme, enzyme capable de détruire la paroi bactérienne. Leur cytoplasme est riche en lysosomes.

Toutes les cellules de l’épithélium ont une vie courte et sont constamment renouvelées à partir de cellules souches pluripotentes situées dans le col des glandes de Lieberkühn. Les cellules différenciées en entérocytes ou en cellules caliciformes migrent le long des villosités.

La muscularis mucosae est fine tout au long de l’intestin grêle formée de quelques cellules musculaires lisses disposées de façon concentrique.

Les cellules caliciformes

La muqueuse de l’iléon : L’iléon est caractérisé par l’abondance croissante des cellules caliciformes et des glandes de Lieberkühn. De plus, au niveau de l’iléon, se trouvent les plaques de Peyer, organe lymphoïde annexé au tube digestif formé de follicules lymphoïdes qui sont situés dans le chorion de la muqueuse et qui s’étendent dans la sous muqueuse. En regard des follicules, l’épithélium perd ses villosités et forme un dôme où il apparaît entre les entérocytes des cellules M : cellules présentant au niveau de leur pôle basal des invaginations où viennent se loger des lymphocytes. Ces cellules sont des cellules présentatrices des antigènes provenant de la lumière intestinale.
L’iléon se termine au niveau de la valvule iléo-caecale ou valvule de Bauhin. A ce niveau la composante circulaire de la musculeuse est renforcée pour constituer un sphincter.

La sous muqueuse : elle est sans particularité sauf au niveau du duodénum où elle comporte les glandes de Brunner. Ce sont des glandes tubulo-acineuses dont les canaux excréteurs traversent la muscularis mucosae et s’abouchent dans la lumière de l’intestin. Le produit de sécrétion est une mucine alcaline qui protège la muqueuse duodénale de l’acidité gastrique et élève le pH du contenu intestinal à une valeur optimale pour l’action des enzymes pancréatiques.

Histophysiologie de l’intestin grêle :

  • Fonction de digestion grâce au produit de sécrétion élaboré par les cellules de l’épithélium de revêtement, par les glandes de la muqueuse et par les glandes annexes (foie, pancréas) déversé dans la lumière intestinale
  • Fonction d’absorption des produits de la digestion (monosaccharides, acides aminés, acides gras et monoglycérides) augmentée par la surface d’échange importante
  • Fonction mécanique : Progression du bol alimentaire grâce à des ondes de contraction définissant le péristaltisme provoquées par la contraction et la relaxation des couches de la musculeuse (sous l’action de neurones intrinsèques de la paroi)
  • Fonction endocrine grâce aux cellules appartenant au système endocrine diffus qui élaborent des hormones peptidiques ou de neurotransmetteurs.
  • Fonction de défense immunitaire vis-à-vis des nombreux antigènes provenant de la dégradation de micro-orgasnismes ou apportés par l’alimentation
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