Elles sont décrites dans le chapitre correspondant (voir chapitre 2).
Les besoins nutritionnels du sujet âgé sont relativement augmentés en eau (défaut d’adaptation de la sensation de soif aux pertes), en calcium et vitamine D, en folates. Le besoin énergétique est de l’ordre de 30 kcal/kg par jour, soit inférieur à celui de l’adulte jeune en raison de la moindre activité physique et de la diminution de la masse protéique, surtout musculaire.
1. Dépenses liées à la grossesse
a. Dépenses énergétiques
La synthèse des tissus foetaux ne nécessite aucune énergie au début (le poids du foetus à la fin du 6e mois est d’environ 1 kg) et seulement de l’ordre de 80 kcal par jour dans le troisième trimestre de la gestation. Cependant, la vie même du foetus entraîne une petite dépense énergétique supplémentaire (environ 30 kcal/j) et la femme enceinte a besoin d’énergie pour le développement des masses maternelles liées à la grossesse : utérus, seins, placenta. Cette augmentation des besoins spécifiques est habituellement couverte par l’augmentation de la masse grasse de la mère (+ 3 à 5 kg) et par la réduction de son activité physique.
b. Besoins protéiques
On évalue à 1 g par jour les besoins protéiques du foetus pendant le 1er trimestre, 5 g pendant le 2e trimestre, et 10 g pendant le 3e trimestre.
2. Apports alimentaires
a. Apports caloriques et azotés
Les apports énergétiques ne doivent pas être modifiés au cours des deux 1er trimestres. Au 3e trimestre, les apports doivent être légèrement augmentés (+ 100 à 200 kcal par jour) parallèlement à la prise pondérale.
La prise de poids totale des 9 mois de grossesse doit être comprise entre 7 et 14 kg. Les régimes hypocaloriques sévères sont interdits du fait de leur retentissement possible sur la croissance du foetus, la ration alimentaire devant dans tous les cas rester supérieure à 1 700 kcal par jour.
Les apports protéiques doivent être supérieurs à 0,9 g de protéines par kg et par jour.
En cas de dénutrition de la mère
Cette circonstance est la seule au cours de laquelle l’apport calorique de la mère doit être augmenté. Il existe en effet un lien entre d’une part le poids de la mère avant la conception et sa prise de poids au cours de la grossesse et d’autre part le poids du bébé à la naissance. La malnutrition affecte gravement la croissance foetale et favorise la prématurité. Il faut dans ce cas assurer des apports caloriques supérieurs à 40 kcal/kg par jour, au besoin par une assistance nutritionnelle.
b. Minéraux et vitamines
Sodium
La rétention sodée est quasi-inévitable, par hyperaldostéronisme secondaire physiologique. Elle ne doit pas être combattue, car le régime sans sel favorise le développement d’une toxémie gravidique. L’existence d’une hypertension artérielle n’est pas non plus un argument pour réduire les apports sodés.
Fer
Le traitement préventif de la carence en fer est capital, dans le but de favoriser l’accrétion (captation) de fer par le foetus, mais aussi de prévenir anémie et asthénie du post-partum. Une supplémentation systématique en fer (de l’ordre de 50 mg par jour) durant le dernier trimestre de la grossesse permet la correction d’un déficit chez la mère et un meilleur statut martial chez son enfant.
Folates
La grossesse est une cause fréquente de carence en folates, ce d’autant que les grossesses sont multiples, ou compliquées de vomissements. La carence peut être responsable d’avortements, de prématurité, de dysmaturité et si elle est présente au 1er mois de grossesse, d’anomalies neurologiques du nouveauné (défaut de fermeture du tube neural) : hydrocéphalie, spina bifida,
microcéphalie, anencéphalie. Une supplémentation est donc conseillée, dès le début, voire avant la conception.
Calcium et vitamine D
La supplémentation a pour but d’augmenter l’accrétion calcique foetale et de prévenir la perte calcique osseuse de la mère. Les apports de calcium au 3e trimestre doivent être de l’ordre de 1 200 mg par jour (produits laitiers, eaux calciques). Une supplémentation en vitamine D (400 UI par jour) est conseillée pendant les mois d’hiver et chez les femmes n’ayant aucune exposition solaire.
Chez les femmes qui n’ont pas bénéficié d’une supplémentation, l’apport de vitamine D au 3e trimestre de grossesse est très important pour le métabolisme calcique du bébé à naître.
(1) Alimentation de la femme enceinte.