4 . 4  -  Tumeurs de la glande submandibulaire

De faible fréquence, les tumeurs de la glande submandibulaire prédominent chez la femme.

Clinique

  • L’interrogatoire recherche :
    • des antécédents de lithiase salivaire (diagnostic différentiel avec une sous-maxillite chronique) ;
    • la durée et la rapidité d’évolution ;
    • la sensibilité, les douleurs, notamment au niveau de la langue et du nerf dentaire (V3), une maladresse linguale, qui doivent faire craindre un processus malin ;
    • des problèmes ou des soins dentaires récents (diagnostic différentiel).
  • L’examen clinique :
    • il met en évidence le plus souvent une masse indolente, ferme, en dedans de la moitié postérieure de la branche horizontale de la mandibule ;
    • le signe du sillon : cette masse est séparée de la mandibule par un sillon plus ou moins marqué
    • l’orifice du conduit submandibulaire (ou canal de Wharton) est le plus souvent normal, la salive est claire. Une salive hémorragique doit faire craindre la malignité ;
    • la muqueuse est le plus souvent normale ;
    • le palper bidigital (endo- et exobuccal) permet de bien localiser la masse dans la loge sous-maxillaire et d’en définir les contours et les limites.
  • Les autres indicateurs de malignité sont : – l’induration et, plus rarement, l’hémorragie de contact ;
    • l’ulcération muqueuse ou cutanée ;
    • la mobilité dentaire en dehors de tout contexte de parodontopathie ou d’altération dentaire primitive (envahissement osseux) ;
    • la limitation de la protraction linguale (envahissement musculaire) ;
    • la paralysie du rameau mentonnier du nerf facial.


Paraclinique

Le panoramique dentaire permet de mettre en évidence une éventuelle lyse osseuse en regard de la tumeur. Il permet surtout d’éliminer une pathologie dentaire.

La scanographie ou, mieux, l’IRM ont supplanté la sialographie en pathologie tumorale (cf. Tumeurs de la parotide).

Diagnostic différentiel

Le diagnostic différentiel se fait avec la pathologie lithiasique chronique, les adénopathies (cancers de la cavité buccale) et, chez le sujet jeune, avec les kystes congénitaux du cou.

Traitement

L’exérèse chirurgicale est la règle. Elle permet d’obtenir le diagnostic histologique extemporanément. En raison de l’absence du nerf facial, la chirurgie de la glande submandibulaire est plus simple que la chirurgie parotidienne. Cette exérèse de la glande submandibulaire peut être complétée par un évidement ganglionnaire cervical si la tumeur est maligne à l’examen extemporané de la pièce d’exérèse.

Les dangers nerveux sont représentés ici par le rameau marginal du nerf facial, par le nerf lingual et plus en profondeur par le nerf hypoglosse (XII).

4 . 5  -  Tumeurs de la glande sublinguale

La glande sublinguale est le siège d’une “ tumeur “ particulière, la grenouillette, ou ranula — il s’agit en fait d’un faux kyste mucoïde (absence de paroi vraie), secondaire à l’obstruction d’un canal excréteur.

La grenouillette se manifeste par une tuméfaction bleutée et ovoïde du plancher buccal développée entre la face inférieure de la langue et l’arcade dentaire mandibulaire. Elle peut pousser un prolongement trans-mylohyoïdien, déformant la région submandibulaire.

La palpation montre une tuméfaction rénitente à contenu liquidien, indolore et isolée. L’évolution se fait par poussées qui sont entrecoupées d’épisodes de fistulisation buccale (écoulement de liquide filant évoquant du blanc d’œuf).

La paraclinique est inutile. Une éventuelle scanographie pourrait confirmer le diagnostic.

Le traitement est chirurgical. Il se fait par voie buccale, avec l’exérèse de la grenouillette dans sa totalité mais également exérèse de la glande sublinguale qui lui a donné naissance.

4 . 6  -  Tumeurs des glandes salivaires accessoires

Les tumeurs des glandes salivaires accessoires s’observent à tout âge, plus volontiers chez la femme de la cinquantaine.

La majorité est représentée par des lésions malignes avec une prédominance de cylindromes et d’adénocarcinomes.

Différentes formes topographiques existent. Les formes palatines sont les plus fréquentes ; elles sont le plus souvent situées en regard des prémolaires. Le bilan s’attachera à mettre en évidence :

  • un problème dentaire ou sinusien (diagnostic différentiel) ;
  • une extension nasale (rhinoscopie) ;
  • une extension osseuse ou sinusienne (tomodensitométrie).
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