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Les infections des glandes salivaires peuvent être en rapport avec une pathologie générale (oreillons, infection par le VIH…) ou avec une pathologie locale (lithiase).
Ces manifestations peuvent évoluer sur un mode aigu (virales, bactériennes, lithiasiques) ou chronique (parotidites récidivantes).
Toute sédimentation de la sécrétion salivaire et tout obstacle à l’excrétion de la salive favorisent l’apparition d’infections qui peuvent se propager aux glandes salivaires par voie canalaire ascendante à partir de germes présents dans la cavité buccale. Parfois, l’infection peut atteindre les glandes salivaires par voie hématogène ou s’étendre à une glande salivaire à partir d’un processus de voisinage.
Les infections salivaires d’origine virales sont le plus souvent bilatérales puisqu’elles proviennent d’une cause générale.
Sialite ourlienne (virus des oreillons)
Autrefois principale cause des parotidites aiguës chez l’enfant, l’instauration de la vaccination (vaccin ROR) a presque complètement fait disparaître les formes infantiles. Le vaccin anti-ourlien existe depuis 1968.
La prévention est fondée sur la vaccination, conseillée durant l’enfance. On recommande deux doses de vaccins. La première à douze mois et la seconde au cours de la deuxième année, c’est-à-dire entre le treizième et le vingt-quatrième mois. Le taux de couverture vaccinale dépasse les 95 % dans les pays industrialisés, entraînant une réduction du même ordre de l’incidence de la maladie.
Clinique
L’incubation dure environ trois semaines (quinze à vingt-quatre jours).
Après une notion de contage, la phase d’invasion, de courte durée, se manifeste par une fièvre, un malaise, des otalgies. L’examen peut retrouver alors une douleur lors de la pression des glandes parotides.
La période d’état, qui dure environ une semaine, est marquée par une fièvre accompagnée de céphalées, d’une douleur irradiant vers les oreilles et de dysphagie ou d’odynophagie.
À l’inspection, il existe une tuméfaction uni- ou bilatérale (classique “ faciès piriforme “) des glandes parotides. L’atteinte des deux parotides peut être simultanée mais est souvent décalée de plusieurs jours. On retrouve une rougeur à l’ostium du conduit parotidien et des adénopathies.
Le diagnostic est clinique ; il est le plus souvent inutile de requérir des examens paracliniques.
La maladie confère une immunitéà vie. Ainsi, un second épisode de parotidite aiguë chez l’enfant élimine ce diagnostic et fait évoquer un autre diagnostic (parotidite récurrente juvénile, essentiellement).
Complications
Elles surviennent le plus souvent chez l’adulte jeune, pas ou mal vacciné : orchite, méningite, pancréatite, surdité…
Paraclinique
Les examens paracliniques ne sont indiqués qu’en cas de doute diagnostique ou de complications.
La NFS est normale. Le taux d’amylase sanguin est augmenté, que l’atteinte soit parotidienne ou pancréatique. En cas de méningite, la ponction lombaire ramène un liquide clair (“ eau de roche “) et son analyse montre un nombre de lymphocytes augmenté.
Le virus peut être isolé au niveau de la salive, du liquide cérébrospinal ou de l’urine. Il est rarement trouvé dans le sang. L’identification du virus est réalisée grâce aux techniques de PCR sur le tissu contaminé, avec un rendement bien supérieur à la simple mise en culture, notamment au niveau du liquide cérébrospinal.
La sérologie permet également de confirmer le diagnostic de la maladie en cas de doute. Les IgM sont détectables quelques jours après l’apparition des premiers signes. L’augmentation des IgG sur deux prélèvements séparés de quinze jours est également spécifique.
Évolution
Elle se fait vers la guérison totale dans la majorité des cas ; parfois, elle peut laisser des foyers de nécrose pouvant faire le lit d’une parotidite chronique.
Traitement
Il n’y a pas de traitement spécifique des oreillons. Un traitement symptomatique par des antipyrétiques et des analgésiques, tels que le paracétamol par voie orale, suffit pour soulager la douleur.
Autres sialites virales
VIH
Cf. item 85 (infection par le VIH). L’hyperplasie lymphoïde kystique est traitée dans la section consacrée à la pathologie salivaire d’origine immunologique.
Autres virus
Les autres sialites virales sont dues aux virus coxsackie, de la grippe, etc.
Les infections bactériennes procèdent souvent d’une cause locale, lithiasique notamment, et sont proportionnellement plus fréquentes à la parotide.
Infections salivaires d’origine lithiasique
Elles sont étudiées dans la section consacrée aux lithiases.
Infections salivaires à pyogènes
Il s’agit d’une infection aiguë, souvent liée à une baisse du flux salivaire et de l’immunité.
Les infections salivaires à pyogènes sont une pathologie du sujet âgé et/ou de l’hospitalisé en réanimation.
Clinique
On retrouve :
Paraclinique
Il faut rechercher une lithiase (échographie, scanner), surtout en cas de parotidite unilatérale. Si la recherche est négative, le diagnostic de parotidite à pyogènes est confirmé. On réalise aussi un prélèvement du pus sortant à l’ostium pour analyse bactériologique.
Traitement
Une antibiothérapie adaptée associée à une réhydratation et des soins de bouche suffisent à faire céder la parotidite.
Clinique
La parotidite récidivante de l’enfant pose un problème car, lors du premier épisode, c’est le diagnostic d’oreillons qui est posé. Ces parotidites débutent chez l’enfant de quatre à cinq ans et disparaissent classiquement à l’adolescence ; elles sont d’étiologie inconnue, souvent récidivantes avec plusieurs épisodes infectieux chaque année.
Il s’agit d’une tuméfaction uni- ou bilatérale, le plus souvent asynchrone. La tuméfaction est inflammatoire et on voit sourdre du pus à l’ostium du conduit parotidien.
Douloureuses, elles s’accompagnent d’adénopathies cervicales satellites.
Paraclinique
La biologie retrouve une hyperleucocytose, un syndrome inflammatoire (CRP augmentée) ; la recherche de calcul par échographie est négative. On évite l’utilisation du scanner (radioprotection). La sialendoscopie permet de retrouver un aspect avasculaire de couleur jaunâtre du conduit parotidien.
Traitement
En cas de parotidite aiguë, on met en place une antibiothérapie adaptée associée à des anti-inflammatoires.
Le traitement préventif consiste à effectuer une sialendoscopie, qui permet des dilatations canalaires sous pression. Cette technique semble diminuer la fréquence des épisodes infectieux. Les instillations intracanalaires de lipiodol sont encore effectuées par certains avec un résultat intéressant.