2  -  Tumeurs à différenciation glandulaire


Ce sont des tumeurs fréquentes. Elles intéressent les organes creux, les parenchymes glandulaires exocrines et endocrines (ces dernières seront traitées dans le chapitre 4). Leurs aspects macroscopiques et histologiques varient selon le type d’organe qu’elles touchent. Elles sont bénignes ou malignes (figure 10.11).

Figure 10.11. Schéma de la différentiation des tumeurs glandulaires bénignes (adénomes) et malignes (adénocarcinomes)


Les tumeurs bénignes à différenciation glandulaire ou adénomes ont en commun d’être constituées, en général, de formations très différenciées, proches du tissu normal.

Les tumeurs malignes à différenciation glandulaire ou adénocarcinomes ont un degré de différenciation variable (comme pour les carcinomes épidermoïdes). On ne parle pas de maturation pour les adénocarci­nomes (ne s’applique qu’à la formation de kératine).

Un adénocarcinome peut être : bien ou moyennement différencié, peu différencié ou encore métaplasique.

Bien ou moyennement différencié : quand la prolifération rappelle le tissu d’origine : architecture glandulaire persistante bien que pathologique, aspect sécrétoire.

Peu différencié : quand les caractères glandulaires sont moins nets ou absents à l’examen histologique standard. Dans ce cas, des caractères de différenciation peuvent être mis en évidence par des colorations histochimiques (présence de mucus) (figure 10.12), et des techniques immunohistochimiques.

Exemples

Expression de l’antigène prostatique spécifique (PSA) dans les cancers de la prostate, de TTF-1 (Thyroid Transcription Factor-1) pour un cancer du poumon ; profil d’expression particulier des cytokératines pour les tumeurs digestives, ovariennes…

Autrefois, la microscopie électronique apportait beaucoup d’informations sur la différenciation des tumeurs. Elle est aujourd’hui supplantée dans cette indication par l’immunohistochimie.

Métaplasique : quand la prolifération présente des caractères de différenciation habituellement rencontrés dans des tumeurs d’autre origine : adénocarcinome lieberkühnien (c’est-à-dire de type colique) développé dans l’estomac, adénocarcinome de l’Ɠsophage (sur endobrachyƓsophage).

Nous prendrons dans les différentes catégories d’adénocarcinomes, des exemples particuliers, afin d’illustrer des cadres pathologiques différents.

Figure 10.12. Adénocarcinome peu différencié mucosécrétant : la coloration par le bleu Alcian met en évidence des vacuoles de mucus intra-cellulaires
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