Former à l'intervention en EPS

Bilan de la leçon

« Le bilan de fin de séance fait référence au moment où l'enseignant rassemble les éléments de la leçon afin de s'assurer que les élèves en ont bien compris les principaux buts, de rappeler l'importance de ces éléments au besoin et, aussi de connaître les perceptions des élèves » ( Siedentop,1994, p.310[1])

Un bilan peut atteindre plusieurs objectifs selon Siedentop (1994)[1]:

- le bilan permet de prendre conscience de ce qui a été accompli (faire prendre conscience aux élèves ce qu'ils ont réalisé durant la séance)

- le bilan est une occasion de faire des constats (comportement du groupe-classe, réussite des élèves)

- le bilan est une occasion de vérifier les sentiments des élèves (leurs ressentis vis-à-vis de ce qu'ils apprennent)

- le bilan peut être un moment de révision (retour sur les éléments appris du jour)

- le bilan peut être une transition entre une activité intense et le moment d'aller au vestiaire ou de retourner en classe.

Ces moments de bilan peuvent parfois être vécus comme des moments critiques, surtout chez les enseignants débutants qui, à cette occasion, vivent un véritable dilemme : d'un côté, céder la parole aux élèves pour qu'ils participent aux analyses, de l'autre côté garder la parole comme moyen de contrôle des échanges. Gal-Petitfaux & Cizeron (2006[2]) montrent que l'activité de l'enseignant d'EPS débutant, lors des situations de bilan, repose souvent sur deux motifs contradictoires. En effet quand l'enseignant s'engage dans un bilan avec les élèves, il est animé par un motif « apparent », lisible dans son comportement verbal et dans la façon dont il s'adresse aux élèves. Il recourt à un jeu de questions-réponses pour inciter délibérément les élèves à prendre la parole et justifie cette façon de faire comme un rituel scolaire : provoquer la réflexion et la participation des élèves. Cependant, une observation fine de son comportement, complété par un entretien avec l'enseignant, met en évidence un autre motif plus « caché ». L'enseignant laisse en réalité très peu les élèves s'exprimer et monopolise l'échange : il cherche en fait à garder la main sur la prise de parole pour bloquer l'incertitude des réponses des élèves, éviter la difficulté d'y faire face et ainsi garder le contrôle de la classe.

http://www.fcomte.iufm.fr/ejrieps/eJ%2010/Gal%20&%20Cizeron%20eJ%2010.pdf

En fin de leçon, le bilan permet un lien entre les leçons comme PieĢron (1992, p.46)[3] a pu l'indiquer. En effet, « Le professeur peut consacrer une très courte période à tirer les enseignements des activités effectuées, à rechercher les insuffisances et à préparer les activités de la séance suivante. Cette conclusion de la séance comporte des composantes affectives et cognitives :

- Affectives : manifestations de satisfaction ou de mécontentement sur la manière dont les élèves ont participé aux activités pendant la séance [...]

- Cognitives : fournissant une rétroaction collective et spécifique »

Enfin, le bilan comporte aussi des aspects physiologiques et psychologiques, de retour à un rythme cardio-respiratoire de base et à un niveau de tension nerveuse propice aux apprentissages scolaires qui peuvent suivre en classe : « Le bilan est un moment pour calmer les élèves physiquement et psychologiquement » (Siedentop, 1994, p. 310)[1]

  1. Siedentop, D. (1994). Apprendre à enseigner l'éducation physique. Version française de la 3e édition du volume de Daryl Siedentop, Developing Teaching Skills in Physical Education, parue en 1991. Québec : Gaëtan Morin.
  2. Gal-Petitfaux, N., & Cizeron, M. (2006). Motifs "cachés" et motifs "apparents" du dialogue professeur - élèves lors des bilans de leçon : étude de cas d'enseignants novices en Education physique. eJRIEPS, 10, 21-33
  3. Piéron, M. (1992). Pédagogie des activités physiques et du sport. Paris : Revue E.P.S.
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