Cours
1.1.3. La bouche est un habitat varié
L'écosystème buccal est constitué d'une multitude d'écosystèmes, chacun correspondant à un habitat, selon le degré de précision et l'intérêt que l'on veut lui porter. Ainsi par exemple, le fond de la poche mésiale d'une 26 est un habitat qui peut intéresser le parodontologiste. La cavité buccale, dans sa totalité, peut aussi être considérée comme un seul habitat, par exemple dans le cas d'une bouche polycariée.
Trois grands facteurs expliquent que la bouche soit un habitat varié : le temps (tout au long de la vie), les sites anatomiques (avec les dents) et les conditions physico-chimiques.
En savoir plus : Déterminants anatomiques
Le milieu buccal varie aussi en fonction des sites anatomiques. Si l'on peut s'attendre à ce que les conditions de croissance des bactéries varient peu selon les régions buccales (vestibule, palais, plancher de la bouche), il en va tout autrement entre la surface des muqueuses et celle des tissus durs dentaires. Les muqueuses des joues et des gencives, dont l'épithélium est non kératinisé, constituent des surfaces desquamantes. Cette desquamation entraîne une élimination constante des germes fixés aux cellules épithéliales de surface. A l'opposé, les dents offrent des surfaces non desquamantes qui, elles mêmes, varient entre les surfaces lisses, les faces occlusales, les faces proximales et les collets.
De tous les sites de la bouche, l'espace gingivo-dentaire constitue un écosystème d'intérêt majeur. Le sillon gingivo-dentaire rassemble plusieurs types de surfaces : une paroi dure et une paroi épithéliale. Celle-ci est elle même constituée de plusieurs épithéliums : épithélium de gencive marginale kératinisé, épithélium du sillon non kératinisé, épithélium de jonction, assurant la sertissure de la gencive autour de la dent. A la complexité anatomique de ce site s'ajoute un élément physiologique qui contribue à définir le milieu abiotique propre à l'espace gingivo-dentaire : le fluide du sillon gingival.
Tous les éléments abiotiques artificiels buccaux peuvent être colonisés : les prothèses fixes, les appareils orthodontiques, les matériaux de comblement esthétique ou biomatériaux à visée cosmétique ou esthétique, etc.
Les déterminants écologiques vont expliquer la formation de structures tridimensionnelles complexes. Ils permettent d'expliquer la composition du monde bactérien propre à la cavité buccale, et plus particulièrement dans la multitude d'habitats qui la composent.