L’hématurie est la présence, en quantité anormale, d’hématies émises dans les urines (≥ 10/mm3 ou 10 000/mL), lors d’une miction.
On en distingue 2 types (tableau 1) (figures 1 et 2) :
Hématurie macroscopique | Hématurie microscopique |
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Définition | |
Coloration rosée, rouge ou brunâtre visible à l’œil nu (fig. 18.1) ≥ 500 hématies/mm3 | Invisible à l’œil nu (fig. 18.2) ≥ 10 hématies/mm3 |
Circonstances de découverte | |
Motif fréquent de consultation :
| Symptôme non spécifique, associé à de nombreuses pathologies urologiques (néoplasiques, infectieuses, lithiasiques) ou néphrologiques. Positivité à la bandelette urinaire :
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Valeur sémiologique | |
Identique : atteinte du parenchyme rénal ou de la voie excrétrice urinaire (cavités pyélocalicielles, uretères, vessie, urètre) |
Les hématuries micro- et macroscopiques peuvent intervenir dans deux cadres nosologiques :
La bandelette urinaire détecte la présence de sang dans les urines (≥ 5 hématies/mm3) grâce aux propriétés peroxydasiques de l’hémoglobine. La sensibilité de cet examen est de 90 %, mais il existe des faux-positifs : myoglobinurie, hémoglobinurie.
Avant réalisation d’un bilan étiologique, la présence de fausses hématuries est à éliminer par un examen direct du sédiment urinaire lors d’un ECBU. Le compte d’Addis ou « hématie leucocytes minutes » (seuil pathologique > 10 000/min) n’est plus réalisé en routine.
Diagnostics différentiels de l’hématurie
→ Hémorragie de voisinage
• Urétrorragie (persistance d’un saignement en dehors des mictions).
• Génitale (menstruations, métrorragies), hémospermie.
Coloration d’origine alimentaire
• Betteraves, mûres, myrtilles, rhubarbe, choux rouge, colorant alimentaire : rhodamine B.
→ Coloration liée à une prise médicamenteuse
• Antibiotiques : rifampicine, érythromycine, métronidazole.
• Anti-inflammatoires : acide aminosalicylique, salazopyrine, ibuprofène.
• Vitamines : B12.
• Laxatifs contenant de la pénolphtaléine.
• Contact avec antiseptique : povidone-iodine, eau de Javel.
→ Origine métabolique
• Hémoglobinurie par hémolyse.
• Myoglobinurie par rhabdomyolyse.
• Urobilinurie, porphyrie.
• Intoxication : plomb, mercure.
À retenir
Le diagnostic d’hématurie doit toujours être confirmé par un examen cytologique urinaire quantitatif. Il n’existe pas de corrélation entre le type d’hématurie et la gravité de la maladie causale. La démarche diagnostique est identique pour une hématurie macro- et/ou microscopique persistante.