4  -  Étiologies

4 . 1  -  Hypertrophie bénigne de la prostate


L’incidence annuelle de la rétention aiguë d’urine dans les populations de patients présentant une hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) symptomatique a été évaluée entre 0,4 et 6 %.

L’âge et la sévérité des symptômes (Score IPSS > 7) apparaissent comme des facteurs augmentant le risque de rétention aiguë d’urine. L’ablation de la sonde pourra être tentée après 48 heures de traitement par alpha-bloquant (si le patient n’était pas déjà traité). En l’absence de facteur de risque lors de l’épisode de rétention, le risque de récidiver est aux alentours de 50 %. Une intervention chirurgicale sera discutée d’emblée ou en cas d’échec de désondage.

4 . 2  -  Prostatite


Elle est favorisée par l’HBP. Le traitement antibiotique doit être adapté à l’ECBU pendant au moins 21 jours. L’utilisation d’alpha-bloquants peut être proposée pour permettre la résolution de l’épisode de rétention.

4 . 3  -  Cancer de la prostate


Le cancer de la prostate ne donne des rétentions qu’en cas de pathologie localement avancée (T3-T4). Une intervention pour désobstruer par voie endoscopique la prostate est alors le plus souvent proposée (résection palliative de la prostate).

4 . 4  -  Neurologiques


Centrales :

  • sclérose en plaques ;
  • compression médullaire ;
  • maladie de Parkinson.
  • AVC.

Périphériques : diabète.

4 . 5  -  Causes médicamenteuses


1) Anticholinergiques

De nombreuses spécialités pharmaceutiques ont des effets anticholinergiques directs ou secondaires et peuvent occasionner des rétentions aiguës d’urines :

  • collyre mydriatique : atropine (Atropine®), cyclopentolate (Skiacol®), topicamide (Mydriaticum®)…
  • anticholinergiques utilisés en urologie pour traiter l’instabilité vésicale : oxybutinine (Ditropan®, Driptane®, toltérodine Détrusitol®, trospium Céris®) ;
  • neuroleptiques en particulier les phénothiazines : Haldol®, Clopixol®, Largactil®…
  • antidépresseurs tricycliques imipraminiques (première génération) ;
  • certains antiparkinsoniens : bipéridène (Akineton®), trihexephénidyle (Artane®), tropatépine (Lepticur®) ;
  • antalgiques d’usage courant : néfopam (Acupan®), tiemonium (Viscéralgine®) ;
  • bronchodilatateurs bêtamimétiques à action secondaire anticholinergique : Atrovent®, Tergistat® ou associé à un anticholinergique : Bronchodual®, Combivent® ;
  • antihistaminiques utilisés comme antitussifs (Hexpneumine®, Toplexil®, Rhinathiol®…), comme sédatifs (hydroxyzine : Atarax®, Théralène®), comme antiallergiques (Polaramine®, Allergefon®) ou encore dans la prévention du mal des transports (Drammamine®, Mercalm® Nautamine®, Scopoderm®).

2) Morphiniques

Au décours des rachianesthésies et des anesthésies péridurales (le plus souvent), on peut observer des rétentions aiguës d’urines. La rétention est également possible lors d’utilisation de fortes doses de morphinique par voie orale sous-cutanée ou intraveineuse (analgésie, ou toxicomanie).

3) Autres traitements (moins fréquents)

  • Les sympathomimétiques : phénylpropanolamine, pseudo-éphédrine, phenyléphrine, éphédrine.
  • Les bêta 2-mimétiques : salbutamol, terbutaline.
  • Les inhibiteurs calciques.

4 . 6  -  Sténose de l’urètre

  • Post-traumatique.
  • Post-infectieuse.

4 . 7  -  Caillotage vésical


En cas de caillotage, cela nécessite la pose d’une sonde vésicale à double courant pour réaliser un lavage vésical continu jusqu’à éclaircissement des urines. Une prise en charge chirurgicale en urgence est parfois nécessaire pour enlever les caillots à l’aide d’un endoscope.

4 . 8  -  Autres

  • Prolapsus génital chez la femme.
  • Fécalome.
  • Phimosis serré.
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