Sommaire

1 - Spondylodiscites infectieuses à germes banals

1. 1 - Définition

     Une spondylodiscite est l’infection d’un disque intervertébral et des corps vertébraux adjacents.

     La spondylodiscite infectieuse est une urgence diagnostique. Tout doit être mis en oeuvre pour isoler le germe afin de guider le choix de l’antibiothérapie.

1. 2 - Épidémiologie, physiopathologie

     Les spondylodiscites infectieuses à germes banals représentent environ 30 % des infections ostéoarticulaires.

1. 2. 1 - Mode de contamination

Comme pour les infections articulaires, deux voies d’inoculation sont possibles :

– voie hématogène : c’est le mode de contamination le plus fréquent, à partir d’un foyer infectieux à distance, à la faveur d’un épisode septicémique ou bactériémique ;
– inoculation directe : elle fait suite à un geste chirurgical sur le rachis (chirurgie discale), à une ponction discale.

1. 2. 2 - Germe responsable

– Le staphylocoque est le germe le plus souvent à l’origine des spondylodiscites bactériennes (plus de 50 % des cas). Staphylococcus aureus est habituellement responsable en cas de contamination par voie hématogène. Staphylococcus epidermidis est plus volontiers en cause en cas d’inoculation directe.
– Les bacilles gram négatif représentent environ 15 % des cas de spondylodiscite  Escherichia coli, Pseudomonas, Proteus, Klebsiella, Enterobacter, Salmonella.
– Le streptocoque est responsable d’environ 10 % des spondylodiscites bactériennes, souvent associé à une endocardite.
– Candida albicans est fréquemment responsable de spondylodiscites chez l’héroïnomane.
– La brucellose doit être évoquée en région d’endémie, notion de profession exposée (agriculteurs, éleveurs, vétérinaires, etc.), en présence d’un sérodiagnostic de Wright positif.

1. 2. 3 - Terrain

     Les spondylodiscites peuvent s’observer à tout âge, mais elles surviennent surtout dans les cinquième et sixième décennies, plus fréquemment chez l’homme.

     Des facteurs favorisants communs à toutes les infections ostéoarticulaires sont retrouvés dans près de la moitié des cas :

– facteurs locaux : injection articulaire de corticoïdes, articulation siège d’arthrite inflammatoire ou de prothèse, etc. ;
– facteurs généraux entraînant une immunodépression : alcoolisme, diabète, insuffisance rénale ou hépatique, hémodialyse, toxicomanie intraveineuse, polyarthrite rhumatoïde et rhumatisme inflammatoire, infection par le VIH, thérapeutique immunosuppressive, etc.

1. 2. 4 - Localisation

– Rachis lombaire ou lombosacré : dans plus de 70 % des cas.
– Rachis thoracique : 20 %.
– Rachis cervical : moins de 10 %.


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