Sommaire

1 - Diagnostiquer un épanchement articulaire

1. 1 - Définition

Un épanchement est toujours la traduction d’une souffrance intra-articulaire qui peut être d’origine diverse. Physiologiquement, dans une articulation normale, il existe un faible film liquidien qui, dans la plupart des cas, n’est pas visible, même avec des examens complémentaires sensibles (échographie, IRM). Le liquide articulaire a une fonction nutritive envers le cartilage, tissu avasculaire. Il exerce également un rôle mécanique de lubrification des surfaces articulaires par ses propriétés viscoélastiques reposant, particulièrement, sur sa haute teneur en acide hyaluronique.

1. 2 - Diagnostic

Un épanchement « pathologique » peut être identifié par l’examen clinique et les examens complémentaires.
L’examen clinique permet de rechercher un épanchement qui peut être observé dès l’inspection pour les articulations « superficielles » (doigts, poignets, coudes, genoux, pieds) sous la forme d’une tuméfaction globale de l’articulation avec diminution ou disparition des reliefs anatomiques. L’épanchement peut se palper, en particulier au niveau du genou par la manœuvre du choc rotulien. Il faut signaler qu’un épanchement volumineux peut s’accumuler dans un kyste ou un diverticule de la capsule (kyste poplité, par exemple).
Quand un épanchement est détecté, différents éléments sont importants à recueillir :
– le contexte médical : hémophilie chez un enfant, traitement anticoagulant, chondrocalcinose articulaire connue chez un sujet âgé… ;
– son ancienneté (récent, chronique) ;
– son importance ;
– l’existence de signes locaux inflammatoires ;
– l’existence d’un épaississement de la membrane synoviale (synovite), qui est palpable surtout dans la polyarthrite rhumatoïde (pannus rhumatoïde).
La suspicion clinique d’épanchement peut conduire directement à la réalisation d’une ponction articulaire dans certaines situations cliniques, telles que l’existence d’une fièvre ou la suspicion d’hémarthrose sous anticoagulant. Différents examens complémentaires peuvent se discuter :
– les radiographies standards et le scanner (sans injection) ne permettent pas d’identifier directement un épanchement ;
– l’échographie, qui a l’avantage de la simplicité, est un excellent examen pour rechercher un épanchement notamment d’une articulation profonde ;
– l’IRM permet aussi de détecter un épanchement et a aussi l’avantage de bien explorer les structures ostéoarticulaires et péri-articulaires.
Cependant, la ponction à l’aiguille est en pratique le meilleur moyen, simple et rapide, pour confirmer un épanchement et l’analyser.

1. 3 - Diagnostic différentiel

Un épanchement articulaire ne doit pas être confondu avec :
– un hygroma (ou bursite) ou une ténosynovite qui sont la conséquence d’une atteinte des structures péri-articulaires ;
– une lésion cutanée inflammatoire, en particulier d’un érysipèle ;
– une lésion tumorale ostéoarticulaire (rare).


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