4.
3 - Évolution et mortalité au cours de la polyarthrite rhumatoïde
La diminution de l’espérance de vie de la polyarthrite rhumatoïde par rapport à la population générale de même âge varie en moyenne de cinq à dix ans (essentiellement pour les formes sévères). Il s’agit donc non pas d’une maladie bénigne mais d’une maladie grave, handicapante et conduisant à un décès prématuré.
4.
3.
1 - Facteurs pronostiques au cours de la polyarthrite rhumatoïde
Les facteurs pronostiques de sévérité de la maladie doivent être recherchés :
– un début aigu polyarticulaire ;
– l’existence d’atteinte extra-articulaire ;
– l’apparition précoce d’érosions radiologiques ;
– l’existence d’un syndrome inflammatoire élevé (en particulier la CRP) ;
– la précocité de l’apparition du facteur rhumatoïde et surtout son titre élevé et la présence d’anti-CCP ;
– l’existence d’un terrain génétique particulier caractérisé par la présence de l’antigène HLA DR 0401-0404-04-05 ;
– une mauvaise réponse au traitement de fond (persistance de synovite à trois mois sous traitement) ;
– un statut socio-économique défavorisé.
Les rémissions cliniques surviennent surtout au début de la maladie et peuvent durer de quelques mois à plusieurs années (on considère selon les études qu’environ 10 % à 15 % des patients entrent en rémission). Cependant, en dépit de cette guérison « apparente », une nouvelle poussée est toujours à redouter. L’HAS considère par ailleurs que la polyarthrite rhumatoïde est sévère si l’indicede qualité de vie HAQ est supérieur à 0.5, s’il existe des lésions structurales ou des manifestations systémiques.
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3.
2 - Causes de mortalité de la polyarthrite rhumatoïde
– Les causes cardiovasculaires.
– Les causes infectieuses.
– Les affections néoplasiques avec une fréquence augmentée des lymphomes malins non hodgkiniens.
– Les causes iatrogènes (mortalité secondaire aux complications des AINS ou de la corticothérapie ou des traitements de fond).
– Les causes spécifiques, en particulier la vascularite rhumatoïde, l’amylose AA, les atteintes neurologiques avec l’atteinte C1-C2.
La surveillance d’un malade atteint d’une polyarthrite rhumatoïde repose sur la collaboration étroite entre, au minimum, le rhumatologue et le médecin généraliste du patient.
Une évaluation régulière par le rhumatologue est nécessaire (tous les trois mois ou plus fréquemment si nécessaire lors d’une polyarthrite rhumatoïde débutante et tous les six mois à un an pour une polyarthrite rhumatoïde contrôlée ou en rémission). Elle permet d’adapter de façon optimale et rapide le traitement mais aussi de surveiller la tolérance des principales thérapeutiques utilisées (se rapporter à la toxicité de chaque molécule utilisée dans le traitement de fond). L’évaluation doit être fondée sur les éléments cliniques d’activité de la maladie qu’il convient, autant que possible, de quantifier par l’utilisation d’échelles numériques ou d’échelles visuelles analogiques (EVA) :
– l’évaluation de l’opinion globale du malade sur son état général, sur l’évolution de sa polyarthrite ;
– l’asthénie ;
– le caractère inflammatoire des douleurs (présence de réveils nocturnes, durée du dérouillage matinal quantifiée en minutes) ;
– le nombre d’articulations douloureuses soit spontanément, soit à la pression ;
– le nombre d’articulations fluxionnaires (ou synovites) ;
– l’évaluation du retentissement fonctionnel ;
– la recherche de manifestations extra-articulaires (examen clinique, TA, etc.).
Certains scores composites d’activité de la maladie reprennent ces critères d’évaluation et sont utilisés en recherche clinique mais aussi en pratique courante (DAS 28, SDAI…). En France, l’indice DAS (Disease Activity Score) est très utilisé par les rhumatologues ; il prend en compte le nombre d’articulations douloureuses, le nombre d’articulations gonflées, l’appréciation globale du malade sur l’évolution de sa polyarthrite et la vitesse de sédimentation.
Le suivi régulier comprend de plus le recueil des résultats d’examens complémentaires :
– l’évaluation du syndrome inflammatoire (VS, CRP et taux d’hémoglobine) ;
– les radiographies standards des mains, poignets et pieds et leur comparaison avec les radiographies initiales (évolutivité dans le temps des lésions radiologiques). L’exploration radiographique standard doit être faite au diagnostic puis de façon régulière (tous les six mois la première année puis tous les ans pendant trois ans puis tous les deux à quatre ans).
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