3  -  Prendre en charge une infection tuberculeuse

3 . 1  -  Traitements médicamenteux

3 . 1 . 1  -  Contage et infection tuberculeuse latente


Une ITL de l’enfant doit être traitée par une bithérapie pendant 3 mois :

  • isoniazide (Rimifon®) : 10 mg/kg/j ;
  • rifampicine (Rifadine®) : 15 mg/kg/j.

Chez les enfants âgés de moins de 2 ans ou les immunodéprimés exposés mais sans critère initial d’infection, cette même bithérapie est proposée à titre prophylactique, jusqu’à la 2e évaluation, 8 à 12 semaines après le dernier contact.

Le traitement doit être administré en une prise unique le matin à jeun.

La dose des antituberculeux est à adapter au poids de l’enfant, n’autorisant que rarement l’utilisation des formulations combinées (possible chez l’adolescent).

Bithérapie si critères d’ITL et chez le nourrisson ou l’immunodéprimé.

3 . 1 . 2  -  Tuberculose-maladie


Une tuberculose-maladie non compliquée de l’enfant doit être traitée par :

  • une trithérapie pendant 2 mois :
    • isoniazide (Rimifon®) : 10 mg/kg/j,
    • rifampicine (Rifadine®) : 15 mg/kg/j,
    • pyrazinamide (Pirilène®) : 30–35 mg/kg/j ;
  • suivie d’une bithérapie pendant 4 mois :
    • isoniazide (Rimifon®),
    • rifampicine (Rifadine®).

La prescription d’éthambutol (20 mg/kg/j) pendant les 2 premiers mois n’est pas systématique chez l’enfant, et est réservée aux formes riches en bacilles, en cas de suspicion de BK résistant à l’INH, ou de tuberculose disséminée.

L’utilisation d’une corticothérapie pendant les premières semaines est réservée aux diminutions du calibre bronchique de plus de 50 % et aux localisations méningées ou péricardiques.

Traitement de la tuberculose-maladie en deux phases, pendant 6 mois.

3 . 2  -  Suivi et mesures associées

3 . 2 . 1  -  ITL


La surveillance clinique mensuelle est indispensable.

Les accidents hépatiques secondaires à la bithérapie sont exceptionnels, et ne justifient pas de surveillance biologique systématique, initialement ou lors du suivi, sous réserve de la compréhension par la famille des signes de toxicité.

L’éducation thérapeutique concernant les modalités d’administration des antituberculeux et la nécessité d’une stricte observance du traitement est fondamentale.

Les parents sont informés des éventuels signes de toxicité devant faire consulter en urgence : douleurs abdominales, vomissements, ictère.

L’ITL chez l’enfant < 15 ans est une maladie à déclaration obligatoire à l’ARS.

3 . 2 . 2  -  Tuberculose-maladie


La fréquence du suivi clinique et radiologique doit être adaptée au tableau initial. Il peut être bimensuel initialement lorsque le risque de compression bronchique est important.

Du fait de l’adjonction du pyrazinamide, la surveillance biologique des transaminases toutes les 2 semaines est impérative.

Une information sur la transmissibilité de la maladie doit être donnée à l’entourage.

L’éviction scolaire est obligatoire jusqu’à présentation d’un certificat médical de non-contagiosité. Il peut être donné après négativation de l’examen direct sous traitement lorsque celui-ci était positif initialement, ou après 2 semaines de traitement lorsque l’examen direct était négatif.

Le contaminateur doit être recherché dans l’entourage. Tous les enfants de la fratrie doivent être examinés.

La tuberculose-maladie est prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale (ALD). Un accompagnement social peut être nécessaire, pour s’assurer d’une bonne délivrance ainsi que de l’observance du traitement antituberculeux.

La tuberculose-maladie doit faire l’objet d’une notification au CLAT du département et d’une déclaration obligatoire à l’ARS.

Surveillance clinique mensuelle. Compliance thérapeutique. Déclaration obligatoire.

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